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Jean Almodovar.
La musique, ma passion.

 

 

1

 

 

Du plus loin que mes souvenirs remontent, j'ai toujours baigné dans la musique et c'est vers l'âge de 8 ans que cette vocation a commencé à naître.

Tout jeune déjà, je m'imaginais jouant dans un orchestre, avec ma voix je reproduisais le son des instruments, trompette, saxo, guitare et bien entendu la batterie.
Je m'installais devant une grande boite en carton et j'y ajoutais une feuille de papier glacé pour rendre le son d'une caisse claire...(la caisse claire d'une batterie se trouve devant le siège du batteur et derrière la grosse caisse), pour les baguettes mon frère Simon travaillant à la menuiserie de Loulou Goetz, il me les avait fabriquées en bois.

Chaque jour j'inventais un bal avec un nom d'orchestre, Marcel Ayala d'Alger qui venait chaque 15 août à Arzew et les orchestres d'Oran Jean Cristo,les Blues Star jazz et bien d'autres encore, Lou Monier et son célèbre chanteur Hubert Acensio à la voix de crooner semblable à celle de Jean Marco, chanteur du grand orchestre Jacques Héllian.
Pour la petite histoire,Hubert Acensio, habitait Décines dans la banlieue Lyonnaise.
J'avais des rapports épisodiques avec lui, une petite anecdote, au cours d'une soirée il était dans l'assistance et l'ayant reconnu , je l'ai annoncé au micro, la salle avait applaudi, il était très ému, et il était monté sur la scène pour m'embrasser, hélas , il est décédé depuis quelques mois.

Puis vint l'amour pour la trompette, admiratif que j'étais de Georges Jouvin merveilleux trompettiste.
Avec la complicité de mon frère Simon, ma mère m'avait acheté cet instrument dans un magasin de musique à Oran de la marque "SELMER" marque qui existe toujours.

Je commence alors à étudier le solfège emporté dans un tourbillon musical.
J'avoue avoir un peu délaissé l'école, elle passait au second plan mais pas question de manquer les cours ma mère ne l'aurait pas permis.

Pour vous dire la passion qui m'animait, dans mon cartable je mettais l'embouchure de la trompette ( petit embout dans lequel on souffle) et je m'entraînais à souffler dès que j'avais un moment de libre, ne riez pas c'est vrai, je demandais au maître de me laisser sortir pour aller aux toilettes et là je soufflais sur cette embouchure pour me former les lèvres!
Il m'aura fallut de longs mois de travail pour ressentir les premiers plaisirs de jouer de cet instrument, je voulais aller toujours plus vite... mais dans un coin de ma tête je gardais toujours une petite préférence pour la batterie elle représentait pour moi la beauté sur scène et le coeur d'un orchestre.

Un jour en accompagnant Simon à une répétition d'orchestre le batteur étant absent, mon frère demanda à Lulu Orenga de me mettre sur la batterie et me voila tout fier devant cet instrument impressionnant par la taille comme ça l'était à l'époque surtout au niveau de la grosse caisse, mes baguettes à la main, n'ayant aucune appréhension, question d'âge sûrement, j'avais une dizaine d'années ,on ose tout quand on est jeune, en plus j'avais une certaine habitude de jouer même si ça n'était que sur une boite en carton!
Ce fut une révélation qui me procura une joie intérieure qui ne m'a plus quittée, ça me changeait du "matériel" en carton, je passais du faux , au vrai!!!
Malgré mon affection pour la trompette je saisissais toutes les occasions pour taper sur ma batterie de fortune ! J'allais oublier les couvercles des pots d'olives que mon père achetait pour la khémia , et que je transformais en cymbale .

Comme on dit je saisis le taureau par les cornes et je me confiais à mon frère qui ne fut pas étonné de mon choix, il avait vu en moi l'aisance dans le rythme, ma décision était prise, je serai batteur!
Simon le dit à ma mère lui promettant de se charger de revendre la trompette au magasin où nous l'avions achetée ainsi elle prenait mieux la chose, je me souviens de la réflexion de cette dernière :"-Eh!! bien comme ça ,il ne tapera plus sur les chaises!!!

A présent il me fallait trouver un professeur de batterie, nous l'avons trouvé à Oran, quartier St Eugène. Je m'y rendais une fois par semaine pendant deux heures, mon père me conduisait et profitait de ce temps pour aller à la rue des juifs faire le plein des achats pour la khémia, olives, tramouss etc....

Je me souviens, mon professeur jouait dans un orchestre d'Oran en tant que batteur, le cours achevé, je repartais avec des "devoirs" afin d'apprendre sur les partitions de batterie qui sont différentes des autres instruments. Au début c'est compliqué et très lourd, il faut acquérir la souplesse dans les poignets, faire travailler les bras et les pieds , quand on aime, on y arrive. Grâce à la caisse claire que ma mère m'avait acheté pour faire mes premières armes, je pouvais travailler les roulements , les tempos et les mesures, il faut avoir beaucoup de persévérance et aimer l'instrument sur lequel on joue.

Hélas, les événements sont là, il a fallu arrêter les trajets c'était devenu dangereux, j'en ai éprouvé du regret mais c'était comme ça, je n'y pouvait rien alors je continuais à travailler chez moi grâce à mon professeur qui m'envoyait les leçons afin que je ne perde pas mes acquis.

Voila j'arrête là le premier volet de mon histoire, je ferai une suite très prochainement.

J'ai essayé de vous décrire le plus clairement possible les détails de ce qui faisait mes instruments à savoir l'embouchure pour la trompette et de la caisse claire élément très important d'une batterie. A bientôt.

Jean Almodovar

 

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2

 

 

 

Voila comme promis la suite de l'histoire. Je vais joindre deux photos en accord avec ce texte.

Avant toute chose, j'apporte une petite rectification à mon précédent message.
La 1ère fois que j'ai joué sur une batterie c'était avec Mr Orsini, le batteur ayant eu une panne d'oreiller mon frère avait demandé à Mr Orsini de me mettre sur la batterie en attendant que le batteur arrive.

C'est la 2ème fois et avec Lulu Orenga que j'ai pû rejouer sur la batterie de Marcel, Serge son frère qui était un copain m'avait permis de jouer sur cet instrument,ils étaient trois musiciens dans la famille Orenga.

Suite à cette mise au point je reviens sur mon 2ème texte qui fait suite au précédent que vous avez pû lire.

Ma mère m'avait acheté une caisse claire et une cymbale, je pouvais à présent travailler aussi souvent que je le voulais.

A ce moment là, nous avons formé avec Francis Iguna et Gégé (j'ai oublié son nom de famille) notre 1er groupe, sans prétention mais important à nos yeux trop heureux que nous étions de nous lancer dans la musique tous les trois ensembles!
Nous répétions dans une grande pièce que la maman de Francis avait mis à notre disposition , nous l'avions décoré d'affiches de l'époque, les Chaussettes Noires, les Chats sauvages, Elvis Presley etc...et là, nous organisions des surprises- parties , on avait le plaisir de jouer devant un public un peu restraint , nous étions aux anges, et d'ailleurs, j'avais trouvé le nom de notre groupe c'était "LES ANGES DU ROCK".

Une anecdote à vous raconter, notre ami Pédro , nous avait rendu visite un jour où nous répétions, nous avions un magnétophone qui nous servait à enregistrer les morceaux de musique, nous avions donc demandé à Pédro de se charger de l'enregistrement.
Le voila plein de bonne volonté, une fois terminé, on décide d'écouter cet enregistrement, et là, à la surprise générale, heureusement nous étions assis...on entendait que le bruit de la bande qui se déroulait, comme un chhhhhhhh....mais pas la moindre musique!!
Je vous dis pas la rabia de nous trois, Pédro notre ami "technicien" de fortune avait oublié d'appuyer sur le bouton d'enregistrement!
Cela dit, notre Pédro comme dans la chanson de Lenormand, il était plus branché sur la montagne, les oiseaux, les asperges etc..enfin quoi la nature mais pas la direction artistique!!!!

Je continuais malgré ça mes cours de batterie, et vint le jour du départ le 17 juin 1962 direction Marseille, puis chez une tante qui habitait Martigues, où avec mes parents nous sommes restés une dizaine de jours, ensuite ces derniers ont pris un bar à Marseille , Bd National, et coincidence par rapport à la suite des évènements ce bar s'appelait le BAR DU LYONNAIS , je vous dirais plus loin pourquoi je parle de coincidence.

Me voila à Marseille, sans ami, sans ma caisse claire et ma cymbale restées à Arzew, elles auraient pris trop de place dans nos bagages restraints!
J'ai pû quand même prendre une petite mallette contenant mes disques de l'époque et grace à ma mère qui avait tenu tête à mon père, ce dernier ne voulant pas s'encombrer de bagages inutiles, ça m'aurait vraiment fait mal au coeur de tout laisser!

J'avais fait la connaissance d'un jeune qui venait dans le bar , il m'avait donné l'adresse d' un magasin qui reprenait les disques d'occasion, j'ai vendu tous mes disques à contre coeur, mais il fallait que j'achète une caisse claire d'occasion et je ne voulais pas que ma mère fasse de frais, j'ai donc acheté cette caisse claire , ma mère m'a demandé comment j'avais fait , lui expliquant la vente de mes disques, elle avait eu de la peine, je crois que son plaisir aurait été de me l'offrir, j'avais voulu me débrouiller par moi même .

Je me suis mis à chercher un professeur sur Marseille, je l'ai trouvé pas loin de la Canebière. Je prenais le bus pour m'y rendre, le cours durait 1 heure.

Un beau jour , j'étais dans ma chambre, j'accompagnais des morceaux de chanteurs de l'époque, un client s'arrêta boire un café et demanda à ma mère qui jouait de la batterie.
Il s'approcha de ma chambre, après avoir demandé la permission et frappa à ma porte.
Je me trouvais face à une personne qui se présenta comme directeur artistique, après les formalités de politesse , il en vint au fait, me demandant si je faisais partie d'un groupe, je lui dis que je n'osais pas ne sachant pas comment je serais accueilli.
En face du bar se trouvait un patronnage où deux groupes répétaient, derrière une petite fenêtre je les regardais jouer et je les enviais de pouvoir assouvir leur passion.
Ma mère m'encourageait à me présenter , mais comment vais -je être accueilli avec mon accent ai-je répondu à ma mère, je risque de ne pas être le bienvenu!
C'était sans compter sur le monsieur qui était entré dans le bar pour prendre un café avant de rejoindre le fameux groupe qui justement était en répétition.
Mr Jouve, c'était son nom, était leur directeur artistique c'est comme ça qu'il se faisait nommer, et après s'être attablé, m'a demandé si j'étais interressé pour jouer dans un groupe , il m'avait proposé de remplacer le batteur qui faisait part d'un manque d'investissement et n'avait pas une très bonne mentalité, je lui ai dit que ça me gènais de prendre la place d'un musicien ,il m'a répondu, si ce n'est pas vous, ce sera un autre!!

Après une ébauche de ce qu'il attendait de moi, il y a eu un "mais", je n'étais pas majeur, il fallait une autorisation de mes parents, maman Almodovar a eu un temps d'arrêt quand elle a entendu parler de tournées d'été dans les campings, j'allais partir et ça l'inquiétait comme toute mère pieds-noirs qui se respecte. ( L'OISEAU ALLAIT S'ENVOLER DE LA CAGE)

Dans mon prochain texte, je vous raconterai la suite , ma mère n'était pas très enthousiaste pour me laisser partir tout un été, il fallait user de persuasion!

Jean Almodovar

 

 

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Voila le 3eme volet de mon histoire sur la musique.

J'ai arrêté mon histoire en vous disant que pour me laisser partir tout un été je devais convaincre ma mère.

Après le départ de Mr Jouve, nous avons discuté longuement avec mes parents , et ma mère était toujours dans l'incertitude si oui ou non elle accepterait mon départ.
Elle argumentait que la saison estivale loin de la maison et de ne pas me voir plusieurs semaines l'inquiétait beaucoup.
Je lui répondais qu'une occasion pareille ne se représenterait pas, que je la comprenais, si elle n'avais pas été d'accord j'aurai été triste, je ne serais pas parti!

Elle demanda son avis à mon père, il lui répondit "Jeanne peut-être pourra t'il faire carrière dans la musique, il fait beaucoup de sacrifices avec ses cours".
Dans ma tête j'ai remercié mon père en gardant le silence.
J'étais interloqué , mon papa depuis le départ d'Arzew n'était plus le même, il avait de longs moments de silence et il se reposait un peu sur ma mère pour les affaires courantes, heureusement par la suite il a repris le dessus.

Nous voila autour de la table de la salle à manger, maman me dit, je vais réfléchir, est-ce- que tu me comprends mon fils?
Ce n'est pas une décision facile à prendre avait-elle ajouté.
Le lendemain, mes parents prenaient leur petit-déjeuner , je les rejoignis, ma mère me servit le café, elle me regarda et me dit: Nous avons discuté avec papa, tu pourras partir, elle me dit ça d'un ton triste.
Ce jour là elle téléphona à Mr Jouve pour lui dire qu'ils étaient d'accords et nous avons convenu d'un rendez-vous à son bureau qui se trouvait Bd Du Prado. Quelques jours après, nous prenions un taxi pour nous rendre à ce rendez-vous, et nous voila arrivés.
Sur la porte une plaque avec "Monsieur Jouve directeur artistique".
Une secrétaire qui se trouvait à l'entrée nous annonça , Mr Jouve nous accueillit avec son amabilité habituelle, et si ma mémoire ne me fait pas défaut, il dit à ma mère, Madame Almodovar, vous avez pris la bonne décision pour Jean!
Ces paroles furent une bonne entrée en matière pour nous mettre à l'aise.
Il me demanda si j'étais toujours d'accord pour entrer dans le groupe, je lui dit que c'était au delà de mes espérances. Par contre, il nous expliqua qu'il ferait 2 contrats, un pré contrat de huit jours , ce dernier étant un contrat de non concurence, ce qui signifie que je ne devais pas m'engager avec un autre orchestre pendant cette période, et que je devais être présent à toutes les répétitions (la salle se trouvant en face du bar, ma mère était ravie je ne m'éloignais pas....)

Une fois passé les 8 jours, il téléphona pour un RDV au bar afin de finaliser cette affaire . Mon rêve d'enfant allait se concrétiser!! J'allais avoir un salaire , déclaré musicien professionnel , le rêve!!!
La vie réserve des surprises,ça je vous le raconterai sur mes prochains épisodes.

Pour en revenir aux contrats, il y en avait trois, un pour Mr Jouve, et deux pour nous, mes parents et moi. Le salaire est fixé , étant mineur il sera versé sur le compte de mes parents, frais d'hôtel et repas payés par la direction, et il me remis un livret d'accueil dans lequel était stipulé , être présent à toutes les répétitions, sur scène le respect du public et surtout la tenue réglementaire se composant de deux tenues , toujours avec des chemises blanches ou rouges et pantalon noir ou blanc.

D'autre part il était stipulé un licenciement du musicien en cas d'ébriété et d'autres choses encore, ce livret était fait avec un grand professionalisme. Il était noté également que la saison estivale commencait le 14 juillet et se terminait fin août.

Concernant la saison hivernale , nous avions relache le lundi et le mardi , le jeudi nous jouions dans un dancing du nom de "LA PENICHE" à Marseille , puis, vendredi, samedi et dimanche après-midi nous étions dans un dancing sur la corniche, "LE MIRAMAR ". Nous formions un bon groupe d'amis et de musiciens, le patron nous félicitait car beaucoup de monde venait nous voir dans son établissement.C'est vrai que Question musique et chants on était au top de ce qui se faisait à l'époque dans le groupe. Il y avait deux pieds noirs originaires de Tunis, en quelque sorte c'étaient aussi des rapatriés et ils m'avaient beaucoup aidé lorsque j'avais laissé mes parents sachant qu'ils me manquaient.

Une petite anecdote, à chaque déplacement, dès que j'en avais la possibilité je m'arrêtais pour téléphoner, je ne voulais pas leur montrer mon chagrin qui par la suite s'estompera grâce à la musique et les amis du groupe , mais je continuais toujours à les appeler le plus souvent possible.

Voila le 3 eme volet, dans quelques temps je ferai une suite.

Jean Almodovar

 

 

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Préparation de la tournée.

Après de nombreuses répétitions , nous sommes fin prêts pour partir.

Ma maman m'avait préparé une valise et un petit sac de sport, soucieuse que son fiston ne manque de rien.
J'étais partagé entre l'envie de connaître les sensations d'une tournée avec des musiciens et le fait de laisser mes parents.
C'était dur de vivre avec ces deux sentiments, l'un pour la musique et l'autre ma famille, j'avais fait ce choix la musique prenait une place importante dans ma vie.
Le départ était fixé le 13 juillet en milieu de matinée, nous avions rendez-vous avec les musiciens dans le bar de mes parents, notre matériel étant au patronage,juste en face.
A cette occasion je faisais connaissance avec les parents des musiciens , ma mère avait préparé un petit déjeuner pour tout ce beau monde , il y avait deux familles rapatriées de Tunisie et les deux autres originaires de Marseille, le courant est passé tout de suite entre les familles, également avec les marseillais, souvent la musique adoucit les moeurs!!!
Maman retrouvait un peu la tchach de "chez nous" sans pour cela négliger les deux sympathiques familles marseillaises, le mélange d'accents pied-noir et marseillais donnait une image très folklorique, pour un instant ma mère oubliait mon départ, et ça me rassurait.
Mes parents s'étaient fait de nouveaux amis et ça me réconfortait.

Nous voila tous réunis attendant Mr Jouve qui arriva au volant de sa voiture personnelle suivi d'un véhicule Mercedes assez grand pour loger notre groupe, nos valises et le matériel, bien qu'à l'époque le matériel était moins important que de nos jours. Il se composait de quatre amplis pour les guitaristes, deux retours, ma batterie ( elle était de couleur argentée), les caisses où étaient rangés les micros et tables de mixage.

Mr Jouve en professionnel de spectacle avait de chaque coté du véhicule fait imprimer l'inscription du groupe " CONSTELLATION" et je vous prie de croire que ça en jetait!!!
A la suite de cela notre imprésario s'adressa à nos parents et à nous même pour les recommandations d'usage et nous présenta celui qui allait avoir la responsabilité de nous conduire pendant toute la tournée et nous aider à la pose du matériel sur scène ainsi que du rangement en fin de soirée.

Mr Jouve avait promis à nos parents de leur donner régulièrement de nos nouvelles et il tenait sa promesse.

L'heure du départ arriva et pour tous parents et musiciens, l'émotion commença à s'installer.
En embrassant mes parents j'ai craqué , mais je n'étais pas le seul, ma mère était très émue et me serra fort dans ses bras me murmurant à l'oreille: -"Fais attention à toi mon fils!"
Le véhicule démarra, tous, faisant des grands signes, en tournant la tête je ne vis plus l'enseigne du bar "LE LYONNAIS " , je versais encore quelques larmes .

Nous avons traversé la canebière puis avons pris la route direction Toulon , puis vers SANARY où se trouvait le camping . Nous sommes arrivés à destination en milieu d'après-midi, nous étions attendus, le véhicule garé vers la direction du camping et surveillé par un vigile. Une fois les valises déchargées , nous nous rendons à l'hôtel qui se trouvait pas loin du camping . Nous étions deux par chambre .Le chauffeur occupant une chambre seul. Là encore Mr Jouve avait tout réglé d'avance, repas et chambres pour ce séjour.

Avant un repos bien mérité, nous nous sommes promenés dans le camping afin de repérer les lieux , et après le repas du soir détente et ....dodo. Demain c'est le 14 juillet et nous devons être reposés pour une bonne prestation.

Nous voila le 14, après un bon petit dej, nous prenons nos maillots et allons à la plage pour profiter du soleil et d'un bon bain de mer, nous amusant à dire des petits mots gentils aux filles ,avec les musiciens nous avions la cote auprès d'elles mais à quoi bon on savait que ça aurait été des amourettes sans lendemain !!! Ce que j'écris est la stricte vérité , pour ma part à cette époque j'étais libre comme le vent, donc pas d'attache sentimentale.

Revenant au camping, nous voyons des jeunes, filles et garçons autour du véhicule, nous les évitons pour ne pas nous faire remarquer avant la soirée par soucis de discrétion car nous suivons à la lettre les consignes de Mr jouve.

Nous installons notre matériel sur scène entre 18 et 19 hres 30 afin de faire la balance. Les guitares commençant à sortir le son , moi je m'attelais à régler les peaux .Entendant le bruit des instruments, des vacanciers se sont approchés de la scène et nous avons dû écourté les essais. Plus question d'échapper aux questions des jeunes intéressés par notre groupe et quel était notre répertoire. En nous rendant à notre hôtel, on décidait de faire la balance à l'heure où les gens sont à la plage et on s'est rendu compte que c'était la bonne solution.

Sur les batteries de l'époque, les peaux étaient en peau d'animal pas synthétiques comme de nos jours, donc il me fallait plus de temps pour serrer ou desserrer les peaux et cela selon la température ambiante. Étant minutieux de nature j'y passais le temps qu'il fallait.

21 HEURES...
Nous voilà sur scène, LES CONSTELLATIONS lancent le début de leur tournée qui s'achèvera le 31 août!
Nous étions sur des charbons ardents, en tenue de scène les cheveux brillantinés et le visage passé au fond de teint pour accrocher les lumières, sans oublier le produit à moustiques très voraces !!!!

Le dirigeant du camping nous annonce, nous faisons notre entrée l'un après l'autre, et moi le dernier, la batterie étant à l'arrière des musiciens.
Nous attaquons notre indicatif, un morceau des shadows intitulé "Shadogie", je me régalais sur ma batterie car j'avais un solo de quelques minutes, c'était une bonne entrée en matière pour le groupe, c'était joué avec justesse, et une fois le premier morceau passé on était sur les rails et tout le reste allait bien.
Les amateurs des années 60 étaient aux anges, ils retrouvaient les chansons de leurs idoles ( les Shadows, les Chaussettes Noires, Les Chats sauvages, Les Pirates, Les Aiglons, Les Spootnik et bien d'autres encore, notre répertoire durait 3 heures).
Après chaque morceaux on faisait une courte pause et on reprenait, ça permettait de gagner du temps sur la soirée.
Nous avions beaucoup de slows dans notre répertoire ça plaisait beaucoup et ça continue de nos jours.
Le madison de l'époque , le rock et le twist succès incontestés des années 60!
Comme j'étais heureux de cette première prestation en professionnel avec ce groupe formidable.
Une fois la soirée terminée, le public est resté un moment en notre compagnie pendant que nous rangions notre matériel, je crois que tous, jeunes et moins jeunes avaient apprécié cette soirée.
La jeunesse de cette époque était il me semble plus "équilibrée" que de nos jours, peu ou pas d'alcool, une autre époque!!!
Il nous fallait ranger, le lendemain , nous partions destination FREJUS. Notre directeur viendrait nous rejoindre plus tard dans cette ville, encore une fois il nous montrait son professionnalisme , il appelait la direction du camping pour savoir si tout s'était bien passé, puis après il nous téléphonait pour avoir notre version, c'était un véritable homme d'affaire.

Voila un aperçu du déroulement d'une tournée.
Après FREJUS nous étions attendus à Marseillan, Grau Du roi et d'autres campings du littoral et cela jusqu'au 31 août, suivant les directives scrupuleusement établies, avec cette fierté de faire danser les gens, et quand nous rentrerons sur Marseille début septembre, on programmera la saison hivernale.
Là c'est une autre histoire que je vous raconterai la prochaine fois.

Jean Almodovar

 

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5

 

Retour sur Marseille.

 

Nous y voila, on aperçoit notre Dame de la garde, nous traversons le vieux port et remontons la canebière direction le Bd National.

Voila ce grand boulevard, nous approchons du bar et on arrive.

Tous les parents sont là à l'arrivée du véhicule, ma mère ne perdant pas une minute traverse la rue, me prend dans ses bras, et vinga bessos et moi pareil!!

Elle me complimente en disant: -"qué ouapo mon fils tu es tout bronzé."

Il nous faut décharger le véhicule, valises et matériel que nous rangeons dans la salle du patronage.

Quelques instants après arrive Mr Jouve qui nous félicite sur notre travail durant la tournée , il avait eu des bons échos et tenait à nous féliciter, ma mère était comme on dit chez nous "chalée".
Une fois tout rangé, on rentre au bar et là c'est une cascade de questions de la part des parents. Sitôt une question posée, on a à peine le temps d'y répondre qu'une autre arrive.
Le soir une fois seul avec mes parents, je sais que j'aurai encore à répondre à leur légitime curiosité. Mon père en riant me demanda si je m'étais fait beaucoup de fiancées.... Je répondis que le temps manquait car nous finissions à minuit et avions à ranger le matériel dans le véhicule pour être prêts le lendemain après le petit dej.
J'avais hâte d'aller au lit la soirée s'éternisait et le voyage avait été long. Après les avoir embrassé je retrouvais avec grand plaisir ma chambre. Après une nuit de sommeil, ma mère me réveilla pour que je prenne le petit déjeuner en sa compagnie.
Comme je la voyais heureuse ma chère maman, et je la revois encore aujourd'hui et cette image reste gravée en moi.
Après un temps de silence elle m'annonça , tu sais on a pris une décision avec papa, nous allons mettre le bar en vente, j'étais à peine étonné, car encore aujourd'hui je me souviens, Gaétan leur avait dit que ce bar risquait de ne pas bien marcher de part sa situation sur un boulevard passager.
Mes parents voyaient cela un peu comme à Arzew avec les passages de l'armée, la légion, la marine, hélas le quartier ne s'y prêtait pas !!!
J'ai eu quelques inquiétudes, j'ai posé la question à ma mère en lui disant, maman dans cette affaire qu'est-ce que je deviens?. Mon père me rassura en disant: Ne t'inquiète pas, nous avons parlé à ton frère Simon, il t'accueille chez lui, ainsi tu pourras rester à Marseille et continuer ta musique au sein de ton groupe. Cela me réconforta, je ne me voyais pas quitter les Constellations .Comme le bar n'était pas encore vendu, j'avais le temps de me retourner. Le seul bémol une fois habitant chez Simon, j'étais obligé de prendre le bus pour venir aux répétitions.

Je vais parler de ce groupe et de ses musiciens.
C'était des garçons très sympathiques et agréables à vivre sans vulgarité.
Nous étions très complices, j'avais l'impression de les connaître depuis longtemps, ils m'ont beaucoup aidé moralement quand mes parents et mon pays me manquaient.
Une anecdote, un soir pendant la tournée, à l'hôtel où nous nous trouvions, ils me demandèrent de raconter un peu l'Algérie et ma ville natale. Au fil de la conversation, j'ai senti ma gorge se nouer, l'émotion était forte et les larmes se mirent à couler, le départ d'Arzew était encore trop présent, j'avais tout perdu, ma copine de l'époque, mes amis , et mon ami Francis Iguna qui était un frère pour moi.

Les deux guitaristes originaires de Tunisie comprenaient ma peine même si eux étaient partis dans d'autres conditions.
J'ai encore en souvenir l'affection que tous m'ont témoignée sans faire aucune différence.
Je peux dire encore aujourd'hui qu'aucune allusion n'a jamais été dite sur le fait que je sois pieds noirs!
Mr Jouve nous avait donné rendez-vous la 2eme semaine de septembre, sans répétition cela me permettais de profiter de mes parents, ma mère était aux anges, et nous les musiciens avions décidé de nous retrouver en centre ville dans un restaurant, nous étions les cinq plus le chauffeur, il était d'une gentillesse extrême et un grand frère pour nous en raison de son âge.

Voila la 1ere semaine de passée, nous allons au rendez-vous, fixé par Mr Jouve toujours au patronage où nous répétions. Il commença la réunion concernant la saison hivernale qui débutait le samedi qui suivait cette rencontre entre nous, il nous distribua les plannings.
On devait se produire en lever de rideau( c'était la mode de l'époque) à
l'ALCAZAR avec Annie Cordy et Jean Sablon, ce dernier étant très sympathique d'ailleurs.
La 2ème fois avec le chanteur Marcel Amont.
Le vendredi nous débutions au dancing
LE MIRAMAR suivi du samedi soir et dimanche après-midi.

Le jeudi soir suivant, on se produisait dans un établissement du nom de "LA PENICHE". L'arrivée d'un groupe en remplacement de musique sur vinyle avait un autre impact et plus de succès et on y retrouvait beaucoup de d'habitués du Miramar qui lui aussi ne faisait danser qu'avec de la musique passée sur disques, comme ça se passait dans la salle de danse de l'EDEN d'Arzew.

Quoi qu'il en soit, quel plaisir de jouer face à un public qui était là pour s'amuser et danser sans débordements!

Au MIRAMAR, un dimanche après-midi, pendant que nous jouions je remarque une fille qui me regarde avec insistance, je demande à un de mes amis musiciens, pourquoi elle me regarde, il me répond, elle te drague, j'ai fait semblant de comprendre, mais un moment après je lui ai demandé que signifiait "Draguer", ça l'a fait rire, l'explication c'était comme on disait chez nous "Charrier" ! Comme quoi on arrivait en France on avait beaucoup à apprendre!

Je termine ce 5ème volet sur cette note d'humour, par la suite il y aura du changement dans ma vie, je faisais une rencontre qui allait décider la suite de mon avenir.

Jean Almodovar

 

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6

 

COUP DE FOUDRE

Après quelques mois le bar fut vendu.

Mes parents préparaient un autre déménagement direction Saint-Fons dans la banlieue Lyonnaise chez mon frère Gaétan et cela provisoirement.

Quand à moi, comme je l'ai écrit précédemment j'étais chez mon frère Simon qui habitait près du port à Marseille.

Entre les répétitions et les soirées avec les Constellations, je ne voyais pas passer les jours, ça m'aidait à oublier cette nouvelle séparation avec mes parents.

Que pouvais je faire, j'étais sous contrat avec ce groupe donc il n'était pas question d'arrêter précipitamment, je me devais d'être honnête avec Mr Jouve qui m'avait donné cette chance, d'autant plus que nous avions débuté la saison hivernale
. Si je parle souvent de mes parents c'est qu'ils ont été toujours présents et m'ont encouragé à poursuivre ce rêve, mon frère Simon m'a bien aidé aussi. Tous les trois ont été le fil conducteur qui me reliait à eux tout en me donnant la possibilité de continuer dans cette voix musicale et de me produire avec un des meilleurs groupe de Marseille.

Un jour ,un télégramme m'annonce que ma mère est tombée sur la neige et s'est cassé la cheville.

Je décide de venir à Saint-Fons pour voir mes parents, mais avant je me devais d'avertir Mr Jouve de mon départ.
Je prends rendez-vous avec lui le jour même et je lui montre le télégramme
. Il était d'accord , mais il fallait que je sois rentré au plus tard le vendredi soir qui suivait car nous avions un gala le dimanche en lever de rideau avec Annie Cordy et Jean Sablon, pour cela nous devions répéter avant ce spectacle.
Malgré sa grande gentillesse, il tenait à ce que ses musiciens soient présents à chaque répétition.

Je pris le train à la gare Saint -Charles pour arriver plus tard à la gare de Lyon Perrache d'où je pris un taxi pour me rendre chez Gaétan.

Mon frère et ma belle-soeur n'avaient rien dit à mes parents afin de leur faire cette surprise et c'était réussi, ma mère heureuse mais en pleurs et moi également.

Je passais cet après-midi en leur compagnie et celle de ma belle-soeur Juliette.
Au cours de cette conversation cette dernière m'appris que des Arzewiens vivaient dans la cité où ils avaient acquis leur appartement c'était (la cité des Clochettes).

Elle me donna les noms des familles d'Arzew, Sauveur Igorra ( hélas décédé depuis quelques années déjà), Jean-Francois Martinez dit françou, ainsi que les Ména qui étaient venus s'installer à Arzew, obligés de quitter leur ferme à cause des événements.

En sortant, je rencontre une fille de chez nous, je lui demande si elle connaît les jeunes arzewiens qui habitent cette cité, elle me répondit qu'à l'heure qu'il était, ils devaient être au bar qui se trouvait à coté.
Au demeurant la patronne était sympathique et très conciliante avec cette bande de nouveaux arrivants un peu plus excités que sa clientèle d'habitués.

En rentrant dans le bar, j'aperçois plusieurs jeunes autour d'un baby -foot, joueurs et supporters, et cette bande de pieds -noirs mettaient une ambiance comme on a toujours su faire!!

Je m'approchais, personne fit attention à moi, concentrés qu'ils étaient sur cette partie, je dis une phrase qui les détourna un court moment de leur partie : -"On dirait un match entre l'OMA et l'USA"(union sportive arzewvienne)!
Le premier mot fut: Ché!!! Qu'est ce que tu fais là Jeannot!!!!

Puis on se laissa aller, tous, à la joie des retrouvailles.

Je vous dis pas l'ambiance dans le bar!

Ensuite, on s'est attablé et nous avons discuté de notre vie et des souvenirs d'Arzew.

Puis nous sommes sortis du bar et nous nous sommes dirigés vers la cité des Clochettes.
Le jour commençait à décliner, on s'est retrouvé devant un arrêt de bus, ligne qui faisait le trajet entre les Clochettes et lyon en passant par Saint-Fons.

Donc à cet arrêt où nous étions, arriva un bus, plusieurs personnes descendirent et s'arrêta vers la bande pour les saluer.

Parmi toutes ces voyageurs, je remarquais une fille avec beaucoup de classe , un beau sourire et semblant bien connaître mes amis arzewiens.

J'étais scotché quand elle s'approcha de notre groupe, je lui tendis la main, les yeux fixés sur elle, je trouvais qu'elle dénotait des autres filles qui descendaient du bus par sa taille, ses longs cheveux blond roux et comme je l'ai dit plus haut ce sourire si gracieux, vous allez penser que j'exagère mais c'est la vérité, c'est pour ça que je parle de "coup de foudre", même avec un para-tonnerre j'étais foudroyé !!

C'est la stricte vérité, à cet instant, je savais que ma vie allait changer......

Je ne savais pas comment elle s'appellait.
Le lendemain en voyant Maryvonne Igorra j'en ai profité pour lui demander son prénom et l'endroit où elle travaillait.
J'appris qu'elle se nommait Jeanie, qu'elle travaillait à Lyon en centre ville vers la Place Du Pont.
Je suis parti sans connaître la ville, je savais que c'était la coopérative des pharmaciens de Lyon, je n'ai pas hésité, l'amour donne des ailes...

Une fois arrivé j'ai demandé à un commerçant qui m'a renseigné, j'avais de la suite dans les idées!!
A l'heure de la sortie de son travail, elle arriva accompagnée d'une amie, j'étais planté là sur le trottoir d'en face, espérant que sa copine part et la laisse seule, ce qui fut fait, j'avançais vers elle.
En la saluant, je lui demandais si elle se souvenait de moi, elle me dit que ma tenue l'avait marqué, c'était pas le style des copains, mais sans plus.

Bref, elle était étonnée de me trouver là, je lui dit que j'avais envie de mieux la connaître avant mon départ.

On a pris le bus ensemble en échangeant 2 ou 3 mots, on ne se connaissait pas donc un peu gêné malgré tout.

Par la suite elle m'a avoué que c'était "gonflé " de ma part, mais que voulez vous, je ne voulais pas repartir sans l'avoir vu une seconde fois.

Le vendredi, je repartais pour Marseille comme promis à l'impresario.<
Dans le train du retour, j'avais le vague à l'âme, Jeanie était dans ma tête, quelle décision allais-je prendre?

Quitter le groupe, m'éloigner de mes parents, la situation était difficile, j'étais assis entre deux chaises mais quoi qu'il en soit l'avenir semblait être définitivement tracé dans la tête.

Pour ma part j'étais sûr de moi, mais ce n'était pas un trajet en bus qui allait faire avancer les choses

Á l'époque pas de téléphone portable et les kilomètres qui nous séparaient.

Avec la distance , aurait-elle eu des pensées pour moi?

Quelques temps après, je pris la décision qui s'imposait, parler à Mr Jouve d'un éventuel départ du groupe.
J'argumentais le problème de mes parents installés dans la région Lyonnaise (et en définitive pour la petite histoire, ils sont retournés dans le midi au quartier Saint Jean, entre Martigues et Port de Bouc).

J'en reviens à Mr Jouve, il m'autorisa à quitter le groupe bien qu'étant sous contrat mais pas avant de terminer la saison hivernale.

J'acceptais sa proposition, il me dit que j'avais ma place parmi eux si je changeais d'idée entre temps.
Je le redis , cet homme avait été la chance de ma vie et j'avais de la peine de le quitter lui et mes amis du groupe qui n'étaient pas encore au courant de mon prochain départ.
J'avais le coeur gros en quittant ce bureau mais avais-je le choix entre mes sentiments pour Jeanie, mes parents et ma vie de musicien.
Me connaissant, je savais que je n'allais pas rester sans musique, là c'est une autre histoire, allais-je retrouver un groupe si bon musicalement et une si belle entente, ça, l'avenir allait me le dire.

Jean Almodovar

 

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7

 

Voila,le 7ème volet de mon histoire sur la musique.

Le départ de Marseille sur Lyon.

La saison hivernale touche à sa fin, Mr jouve allait annoncer mon départ aux musiciens, et je ne peux raconter ce souvenir sans en éprouver encore après tant d'années une grande tristesse pour moi mais aussi pour les autres musiciens du groupe.

Quelques jours après, Mr Jouve proposa de nous retrouver au restaurant pour clore mon départ et à cette occasion notre impresario fit un petit discours qui me toucha beaucoup, suivi des quelques mots que rajouta le plus âgé des musiciens.
Je prenais conscience de l'attachement qu'ils avaient pour moi et à cette occasion ils m'offraient une très belle montre.
Ensuite, à mon tour je pris la parole , j'étais ému, je leur dit, que le groupe CONSTELLATION était à jamais gravé dans mon coeur.

Me voila arrivé à Saint-Fons, mon frère Simon avait tenu à m'accompagner jusqu'à Lyon car j'avais valises et batterie.
Celles de l'époque étaient bien moins imposantes que de nos jours.
A cette époque sur une batterie il y avait, la grosse caisse avec une cymbale rattachée,la caisse claire et un tome alto.

Une fois installé chez mon frère Gaétan, ma mère était ravie de revoir son Jeannot, et au bout du compte...quelques temps après mes parents sont repartis dans le midi.
Mon père ne se plaisant pas dans la région Lyonnaise, la Méditerranée lui manquait trop, ils se sont installés au quartier Saint-Jean entre Martigues et Port De Bouc .

De mon coté, je commençais à m'habituer à ma nouvelle vie dans la région lyonnaise.
Après quelques temps comme contrôleur dans une usine de revêtement de sol (beaucoup de pieds noirs des Clochettes y travaillaient),j'avais trouvé une place dans l'administration.
Je travaillais 6 heures par jour et j'avais appris par un ami qu'un grand groupe dont le siège était à Marseille (encore une coïncidence) cherchait un responsable afin de gérer du personnel.

Par prudence j'ai pris 2 ans sans solde dans l'administration, mais au bout du compte, je suis resté dans ce groupe où j'ai fait ma carrière, le salaire était plus élevé avec voiture de fonction, c'était un métier qui me plaisait, j'avais affaire à des clients, ça demandait beaucoup de perfectionnisme, je ne comptais pas mes heures mais j'aimais ce que je faisais!!

Entre temps, je fut contacté après une annonce que j'avais passé par le biais d'un magasin de musique de Lyon (Guillard Bizel) dans la rue....d' ALGERIE encore une coïncidence!!!
Une fois le contact pris par téléphone, le chanteur du groupe, Jacquy, ce dernier avait à s'y méprendre la voix d'Eddy Mitchell ,celui -ci me donna rendez- vous à Villeurbanne dans la banlieue lyonnaise où je me présentais et je faisais connaissance avec le groupe qui jouait des morceaux à la mode de cette époque, et c'était ce qui me plaisait. J'avais déjà en tête sachant que je devais partir faire mon service militaire , de rentrer dans un orchestre de bal une fois faite cette période obligatoire .
Ce groupe de Lyon avait comme nom: THE MEKER'S , en français: Les créateurs.

Nous tournions en attraction avec un orchestre de bal, je me souviens de l'excellent batteur de cet l'orchestre il se nommait Munoz.
J'étais captivé par son aisance sur la batterie et j'avoue avoir retenu certaines façons que j'ai par la suite copièes.
J'ai su quelques années après qu'il donnait des leçons de batterie à Diemoz .

Nous avions la spécialité de faire les concours dans la région et je vais vous raconter une anecdote.
On passait à La Bourse Du Travail à Lyon, à la fin du programme se produisait Dick Rivers accompagné de musiciens anglais, il avait depuis quitté les Chats Sauvages.
Au cours de notre passage sur scène, Jeanie accompagnée par la bande des Clochettes était dans la salle.
Nous rentrons en scène, à peine notre morceau commencé...panne d'électricité!!!
Retour dans les coulisses, reprise sur scène et rebelotte la panne, on était tous bien contrarié, les amis et Jeanie dans la salle devinaient dans quel état nous étions.
Encore aujourd'hui , je suis septique sur l'origine de cette panne, nous avons pu jouer mais est-ce un hasard ou autre chose?
Nous avons quand même été placé 2ème sur 20 groupes!
Parfois le week-end nous passions dans un club, où il y avait beaucoup de pieds noirs.
Jeanie avait pris l'habitude de me suivre toujours en compagnie de nos amis des clochettes. Malgré ces bons souvenirs, THE MECKER'S ne remplaceront jamis le groupe de Marseille.

 

MON SERVICE MILITAIRE.

Mon frère Simon, m'avait donné le conseil de dire que dans le civil j'étais musicien, car dans l'armée et j'en ai eu la preuve, les musiciens et les footballeurs étaient "planqués" et par la suite je m'en suis rendu compte !

Mon affectation était Clermont-Ferrand pour les 3 mois de classe.
Pendant le rapport journalier à 11 heures 30 du matin, quelle fut ma surprise et ma joie d'entendre le nom de mon ami Francis Iguna , il en fut de même pour lui.
On ne s'était pas revus depuis le départ d'Arzew, la vie est bien faite parfois!
Pendant nos permissions, on faisait le chemin ensemble, moi pour Lyon et lui à Grenoble.
Après les classes, nos chemins se sont à nouveau séparés, lui à Modane et moi à Saint- Etienne.
Quelques jours après mon arrivée, l'adjudant me fait appeler dans son bureau me demandant de me présenter au capitaine Seigneur (un bien joli nom qui lui allait bien car il était très gentil). J'avais une petite appréhension en entrant dans son bureau me demandant quelle faute j'avais pu commettre , il n'en était rien, il me dit: je vois sur votre livret d'incorporation, que vous êtes musicien professionnel, je réponds que oui, il me dit qu'il avait le projet de monter une petite formation de musiciens au sein de la caserne RUILLERE , petite caserne dans le centre de Saint-Etienne , le projet me plaisait, je répondis que j'étais d'accord en fonction des musiciens qui se trouvaient dans cette caserne et il ordonna à l'adjudant Gianini de faire une note de service pour savoir si il y avait des musiciens parmi les militaires, malheureusement, il n'y avait eu aucune réponse.

Je recherchais un pianiste et un cuivre, sachant qu'il y avait un accordéoniste, un guitariste ,un chanteur et moi à la batterie.
Donc il fallait trouver une solution.
Je demande un rendez vous avec le capitaine afin de lui soumettre mon idée, encore aujourd'hui, je suis étonné de sa réaction à accepter facilement ma proposition à savoir si je pouvais faire venir un pianiste Roger Ferrara d'Oran.
Il accepta que je le contacte et ce fut fait le samedi qui suivait lors de ma permission.
J'expliquais à Roger mon intention, en argumentant que ce projet me tenait à coeur car il me permettait d'avoir 3 jours de permission après la soirée, ainsi je pouvais voir plus longtemps ma Juanica!!!
Roger me dit qu'il faisait partie d'un orchestre, je trouvais la parade en disant qu'on ferait en fonction de ses contrats et qu'on ne jouerait pas à la caserne lorsqu'il était pris, notre amitié a fait les reste.

J'avais promis les remboursements du trajet aller et retour en train et son cachet.
Je n'avais qu'a présenter tout cela à mon capitaine, c'était pas gagné d'avance mais ce dernier accepta, le cachet et les frais du train lui seraient remboursés à la caserne la Vitriolerie dans le centre de lyon.
Roger accepta, j'étais soulagé et heureux.
Quelques temps après une nouvelle incorporation arriva et là par chance,je trouvais un saxo et un piano électrique qui se débrouillait bien.
Nous répétions dans une chambre où les troufions venaient nous voir ce qui n'était pas l'idéal pour travailler.
Aussi le lundi, je retournais voir l'adjudant pour avoir un rendez-vous avec le capitaine .
Encore avec le capitaine,me dit-il?
Allez continu, fais comme chez toi!!! Il était soupe au lait mais pas méchant du tout.
J'allais donc voir le capitaine en lui demandant si on pouvait avoir une salle pour répéter, j'avais repéré celle à coté du foyer et par la même occasion si on pouvait être exemptés de certaines corvées, comme les gardes, les séances de tir etc... afin de pouvoir répéter.
Pour ma part, j'ai été affecté au foyer, un à l'habillement, l'autre à l'armement etc... ainsi on avait plus de temps pour répéter nos morceaux et dans la salle que j'avais demandée.
Comme quoi, mon frère avait raison les musiciens étaient des "planqués" .
Le samedi soir on faisait danser au mess des officiers, nous avions le même repas et pendant le dîner le pianiste et moi jouions des morceaux de musique d'ambiance. J'arrête là pour cette semaine , à bientôt pour le prochain épisode.

Jeannot Almodovar

 

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8

 

Me voila rendu à la vie civile, malgré tout je gardais un bon souvenir de mon passage à l'armée où j'avais connu toutes sortes de personnes, des paysans, des intellectuels, des ouvriers et de divers avis politiques , ça m'a appris à connaître autre chose.

Avec Jeanie nous décidons de nous marier.

Avec son travail elle peut avoir un appartement, il n'est pas très grand mais pour nous deux c'était suffisant pour abriter nos premières années de jeunes mariés.

Je décide alors de faire un break musical pour me consacrer pleinement à ma nouvelle vie de famille et deux mois après notre mariage, Jeanie restait enceinte de notre 1er enfant.
Sa grossesse étant un peu difficile, elle obtenait un arrêt de travail pour lui permettre de se reposer et éviter les transports en commun.
Elle prenait chaque matin et soir deux bus pour se rendre à son travail au centre de Lyon, heureusement mes beaux parents avaient quitté Saint Fons pour Vaise dans le 9 eme arrondissement de Lyon, où nous vivions jeunes mariés, ça me rassurait car étant proches de chez nous ils étaient là pour aider Jeanie.
Après la naissance de notre fils Serge et la fin du congé de maternité approchant, on s'est posé la question si elle allait ou pas reprendre son travail.
Je lui demandais si elle était prête, elle me répondit que laisser le bébé toute la journée jusqu'à 19 heures la contrariait beaucoup, d'autant plus qu'elle voulait continuer de l'allaiter encore quelques temps.
On a donc décidé d'un commun accord qu'elle prolongerait son congé en attendant de voir venir, de toutes les façons j'étais prêt à assumer ma responsabilité de chef de famille, les heures supplémentaires ne me faisaient pas peur et par la suite je repris la musique qui allait mettre du beurre dans les épinards!

Me voila à la recherche d'un orchestre de bal.
J'avais mis des annonces dans un magasin de musique et je ne tardais pas avoir une réponse, je reçu une proposition d'un orchestre de variétés (l'orchestre Jacky Michel).
On était 8 musiciens, ça m'allait très bien, il y avait une section de cuivre, un saxo ténor, un saxo alto, trompette, trombone ,un accordéon bandonéon, une guitare basse et guitare solo , et moi à la batterie.

Nous tournions assez souvent, j'étais aux anges car je rêvais toujours de faire danser les gens dans un orchestre de bal.

Malgré mon expérience pour la batterie, je décidais de prendre des cours de perfectionnement au quartier de la Croix - Rousse à Lyon.
Je pris rendez-vous avec Mr Salerno professeur de batterie réputé pour son interprétation dans les musiques latino, cha cha, bossa nova etc....
Á ma première entrevue avec lui, il me demanda de m'installer à la batterie pour évaluer mes capacités de batteur.
Il me fit jouer des morceaux de bal variés et lorsque je terminais ma prestation, il me dit :
"- Pourquoi viens-tu prendre des leçons, tu te débrouilles bien."
Je répondis: "- C'était pour me perfectionner dans ces musiques latino." Il me proposa puisque c'était mon choix, quatre leçons, qui à son avis était largement suffisant.

Depuis mon départ d'Arzew, je n'avais joué que dans des groupes de Rock et je voulais être à la pointe d'un batteur de bal, il m'assura que j' y arriverai car j'avais cette passion.
J'en parlais à Jeanie , je devais pour cela changer ma batterie , ma femme comme toujours accepta avec cette gentillesse qui l'a toujours caractérisée.

Je fis l'acquisition d'une batterie de la marque ASBA dont j'étais fidèle, avec un jeu de cymbales fabriquées en Turquie , actuellement c'est encore une marque renommée.

Plus tard j'achetais des congas, des bongos, et il y a quelques temps j'ai fait l'acquisition d'une table de percussion électronique, marque connue ROLLAND.
Je me déplaçais avec tout ce matériel et lorsque je descendais de la scène j'étais comme un enfant en admiration devant mes instruments.

Pendant 1 an 1/2 je tournais avec cet orchestre, quelques temps après ce dernier arrêta pour divers raisons.
Pendant quelques temps j'assurais des extras avec des orchestres, comme je lisais la musique je n'avais pas de problèmes pour suivre d'autres formations mais ce n'était pas ce que je voulais, je préférais jouer dans un orchestre attitré.

Quelques mois après je rentrais dans l'orchestre COPACABANA dont je vous raconterai la suite dans mon prochain épisode .

Jean Almodovar.

 

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9

 

 

COPACABANA.

Tout au début nous étions 6 musiciens , avec mon ami Jean -Michel nous voulions une grande formation et faire un orchestre de variétés et de spectacle.

Au cours d'une conversation nous avions décidé d'embaucher d'autres musiciens pour faire une section de cuivre et de fil en aiguille nous étions à mi chemin de nos espérances, nous commencions à tourner deux à trois fois dans le mois.
Après cela nous nous sommes mis à la recherche de danseuses et à la suite de cela nous avons rencontré un professeur de danse à Meyzieu dans la région Lyonnaise puis nous avons conclu un contrat.
Le professeur qui était une dame, les accompagnait où nous jouions et les ramenait après le spectacle. Ces danseuses passaient sur scène sur les chansons de Claude Francois,France Gall ainsi que dans les danses latino.
Cette participation donnait au spectacle un plus qui plaisait au public.

Notre formation prenait de l'ampleur, de six nous étions passés à onze éléments.
Bien entendu les contrats tombaient nous commencions à être connus dans la région Rhône Alpes et parfois plus loin.
Après les soirées nous dormions à l'hôtel pour rentrer chez nous le lendemain. Comme l'orchestre tournait bien nous avions embauché un autre saxophoniste Jean-Paul, mais ce dernier en plus était humoriste et ajoutait des textes à certaines chansons.

Nous avions trois chanteurs , Vincent, qui chantait les chansons du hit parade de l'époque version anglaise, Janero dans le style latino , et Jean Michel en français surtout du Mike Brant.
Quelques mois après Vincent nous quittait pour monter sur Paris.
C'était une perte pour nous mais par la suite nous avons eu la chance de rencontrer un musicien de l'orchestre dans lequel j'avais joué précédemment.
Au cours d'une conversation, je lui demandais si il avait connaissance d'un chanteur qui pouvait interpréter des chansons anglaises et imiter des chanteurs français.
Après nous être présenté et fait des essais, il nous avait littéralement scotché surtout dans ses imitations de Claude Francois, mais également Serge Lama, Michel Delpech et bien d'autres mais ma préféré reste son imitation de Claude Francois.
A la fin des essais, nous lui avions demandé si il comptait rentrer avec nous , de son coté il voulait savoir si la formation devait rester comme elle était, nous lui avions dit que rien ne devrait changer avec deux trompettes, deux saxo, un organiste, un bassiste , une guitare solo, et moi à la batterie.

Il semblait très intéressé car il donna sa réponse rapidement et on signa le contrat.

 

 

 

Son prénom était Martial. Entre parenthèses, il ne nous a jamais déçu, c'était un grand professionnel , sérieux avec une très belle voix. A cela s'ajoutait nos danseuses entraînées par une chorégraphe Pénélope et la chef choriste Marie.
Jean-Michel possédait un véhicule pour transporter le matériel mais il a changé pour prendre un J7 plus grand, sur lequel il avait fait peindre sur les côtés COPACABANA .

 

Mes bons souvenirs avec cet orchestre.
Par deux fois:
La première fois on avait fait un bal à la Duchère (Lyon) où vivait une forte communauté pieds Noirs dans le cadre d'une association très importante PN.
Quelle fut notre surprise lors d'une de ces soirées de voir le Général Jouhaud qui était monté sur scène et avait fait un petit discours.
La deuxième fois à Loyettes (Lyon) qui chaque année un peu dans le style de Nîmes réunissait lors d'une journée plein air les pieds noirs des environs, il y avait énormément de monde, et ce jour là particulièrement car le Général Jouhaud avait été invité par les organisateurs.

Nous avions mis dans notre répertoire la chanson des Africains comme l'avaient demandé ces derniers et à l'arrivée du général ce fut un tonnerre d'applaudissement.
Puis il monta sur la scène et fit un long discours.
Une fois qu'il eu terminé, je donnais les premières notes sur la caisse claire de ma batterie, suivi de l'orchestre reprenant la chanson des Africains, c'était un grand moment d'émotion pour tous, j'avais les larmes aux yeux .
Á la fin du morceaux, j'ai osé aller vers lui pour le saluer, il me demanda de quel endroit j'étais, je lui répondis que j'étais natif d'ARZEW, il me répondit connaître Arzew pour avoir été au Fort Du Nord avec un notable de notre ville, je pense que c'était Monsieur Tournut .
J'avais trouvé en lui un homme sincère et chaleureux qui m'avait mis à l'aise par sa simplicité et à la fin de notre conversation je me suis permis de lui parler d'un sujet que seuls ceux qui connaissent la famille Almodovar comprendront.

Grâce à la musique j'ai fait des belles rencontres et cette dernière reste la plus marquante pour moi .

Pour le prochain ce sera ma rencontre avec Pedro De Linarès , là sera dure la décision que j'ai du prendre, COPACABANA ou Pedro De Linarès , mais comme les tournées étaient fréquentes et qu'Estelle était née je commençais à aller jouer avec moins d'alan, laisser Jeanie et la petite me contrariait et je me le reprochais.

Par contre une fois sur scène je retrouvais ce plaisir de jouer et me donner tout entier au spectacle.

A bientôt pour le 10 eme épisode.

Jean Almodovar.

 

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10

 

 

Ma fierté.

Ma fierté c'est d'avoir accompagné Pedro De Linarès sur une période de deux ans où je fus son batteur.

Pendant ces deux années j'ai découvert un professionnel sur scène et ça m'a beaucoup marqué.

Ma rencontre avec ce grand Monsieur n'est pas par un simple hasard, je l'ai rencontré à l'aéroport de Lyon Satolas, nous avons engagé la conversation sur la musique, notre passion et notre pays d'origine ont favorisé le rapprochement.

Après l'avoir invité à venir prendre un café dans mon bureau qui se trouvait dans l'aéroport, nous avons continué notre conversation sur la musique.
Il me raconte son parcours musical, ses connaissances d'artistes tels que Amélia Rodriguez, Annie Cordy, Gloria Lasso, Luis Mariano, Daniel Gérard et d'autres grands noms du show bis, et qu'il avait enregistré chez Eddy Barclay des chansons espagnoles du style fandango.
J'avoue avoir douté car j'étais un peu septique.
Le soir en arrivant chez moi je parlais de ma rencontre à Jeanie, de ce que m'avait dit Pedro et que ça me semblait improbable.
Mais le lendemain il revint me voir en me disant:
-"Monsieur Almodovar, j'ai senti que vous ne me croyez pas totalement."
-"C'est vrai lui répondis-je."
-"Je l'ai bien compris me dit-il et c'est pour cela que je vous emmène les preuves." en disant cela, il sortit, les contrats et les photos prises sur scène à Paris.

Parti d'Oran à l'age de vingt ans où il chantait déjà et voulant continuer sur cette voix, il est donc monté à Paris tenter sa chance.
Pendant quelques mois il avait vécu "les vaches maigres".
Un jour dans un cabaret, il fit une rencontre qui allait changer le cours de sa vie.
Il fit la connaissance d'un guitariste espagnol qui jouait des morceaux style Manita, il demanda à ce dernier si il pouvait chanter une ou deux de ses chansons, sa prestation plut beaucoup au musicien qui enthousiasmé par la voix de Pedro lui fit la promesse de le présenter à un agent de chez Barclay!

Voila le début de la carrière de Pedro De Linarès.

Il commença donc la tournée des cabarets avec ce guitariste, pris une notoriété dans le métier , enregistra des disques et notamment un sur Oran très apprécié par la communauté pieds noirs et il fit une carrière honorable jusqu'à l'arrivée des yéyé qui marqua le déclin.

Après sa visite à l'aéroport, on s'était promis de se revoir, chose qui fut faite.

A cette occasion je lui dis que j'étais également musicien, et que je jouais de la batterie dans un orchestre du nom de COPACABANA.
A ce moment là, il me demanda si je voulais l'accompagner à la batterie avec d'autres musiciens de ma connaissance
Je fus surpris de sa proposition, en lui disant que son répertoire n'était pas au goût du jour qu'il avait ciblé un public pieds noirs alors forcément ça ne plairait pas à tout le monde.
Il me fit écouter "A cappella" " AIE ORANE", j'ai senti qu'elle pourrait plaire et amener quelque chose, c'est ce qui arriva, tous les gens de notre communauté la connaissaient et également "JE SUIS PIEDS NOIRS" et bien d'autres.

Sa proposition fit du chemin dans ma tête, je me plaisais dans mon orchestre mais comme je l'ai écrit sur mon précédent texte, je voulais lever le pied pour Estelle et ma famille.

Avant de lui dire oui, j'ai contacté des musiciens pour savoir si ça leur plairait d'accompagner un chanteur avec un répertoire de chansons pieds noirs.

J'avais réussi à les faire venir à une répétition pour qu'ils se rendent compte de ce que Pedro valait.
Il y avait deux pieds noirs, deux réunionnais et moi à la batterie.

Après cela je pris la décision de quitter l'orchestre COPACABANA non sans un pincement au coeur, avais-je bien fait ou pas? L'avenir me conforta dans mon choix je pris un réel plaisir à accompagner Pedro dans ses tournées.

Dans les galas de Pedro De Linarès, le public venait pour l'écouter , à la fin du spectacle pendant la vente des cassettes et des photos, on venait nous demander des autographes, j'avais le sentiment que nous étions plus respectés que dans les bals !

J'ai en mémoire le premier enregistrement que nous avons fait en studio, c'était pour moi un rêve de gosse que je réalisais.

Je vais vous raconter deux anecdotes de Pedro.

Lors du 2éme gala à Fréjus, il était stipulé dans le contrat qu'en arrivant avec les musiciens la salle devait être libre.
Pedro avait fait appel au régisseur en lui disant que la salle devait être libre et lorsque nous sommes arrivés tout le monde quitta la salle sans objection.
Le soir vers 19 heures 30 , un des responsables de l'organisation du spectacle, s'avance vers Pedro et lui demande:
-" Monsieur Pardo, que souhaitez vous comme collation".
Pedro se retourna vers moi en disant en espagnol:
-" Qu'est ce qu'il dit celui là, une collation, quelle collation ?"
Il répondit à la personne de faire venir un repas préparé par un traiteur ou bien de nous réserver un repas au restaurant!
C'est ce qui fut fait, on eut le repas apporté par le traiteur. Là j'ai vu son coté professionnel!

Autre chose dans ses habitudes, il demandait un ou deux verres de whisky, un pour faire ses vocalises et l'autre avant d'entrer sur scène, on voyait le métier qu'il avait.

Une autre petite histoire, à cette époque nous étions les seuls à Nîmes, il n'y avait pas encore les nouveaux chanteurs pieds noirs que l'on peut voir actuellement.

Une année, nous étions pour le rassemblement de l'ascension installés sur un podium.
Nous avions été filmés par FR3 et reçu la visite de François Valéry en tournée dans la région.
Le père de ce dernier connaissait bien Pédro et sachant que nous étions à Nîmes, il était gentiment venu nous dire bonjour.

Au cours de ce gala, comme les gens dansaient, Pedro s'est retourné en disant "para"!!! puis s'adressant au public et dit:
-" Je ne suis pas un chanteur de bal".
Les gens ont respecté et arrêté de danser et chaleureusement applaudi!
Ce jour là Pedro a vendu 700 disques et cassettes!

Voila, ma tranche de vie avec Pedro, j'ai toujours pour lui une grande tendresse, je l'ai régulièrement au téléphone.

Pedro si tu me lis, j'espère que ces souvenirs te feront plaisir. Je vous embrasse tendrement Simone et toi et je vous redis toute mon amitié.

Jean Almodovar.

 

 

 

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Ma chère Camille.

Voila, je me remet à la suite de l'histoire de la musique, Jeannot aurait voulu aller jusqu'au bout de ce parcours, il n'a hélas pas pu, ses forces l'abandonnant peu à peu.
Pour cet épisode, c'est dans ma mémoire que j'ai puisé ces écrits, je vais faire ce que je peux , les photos finiront d'illustrer cette histoire.
Jeanie.:-"Dans mon texte je raconte comme si c'était Jeannot qui écrivait, tu l'auras compris bien sûr!" .
Jeanie.

LA PERIODE ANIMATION.

 

Dans les années 80 , le disco était à son apogée, dans les soirées cette musique régnait en maître, assurant une ambiance qui ne s'éteignait pas, les rythmes se suivaient sans que jamais le public se lasse et ne cesse de danser.

Les DJ se faisaient de plus en plus nombreux remplaçant parfois les orchestres , l'idée de monter une sono d'animation germa dans ma tête, mais à grande échelle, rester derrière mes platines et passer des morceaux tel quel ce n'était pas ce que je voulais, je voulais avoir ma batterie sur scène, ajouter des effets spéciaux en lumière , donner au public le plaisir d'un vrai spectacle.

C'est sur un catalogue spécialisé en matériel de musique que je trouvais la console de mes rêves, il fallait aller la chercher à Paris, eh bien..on ira.

Une fois la commande faite, je décidais du jour où je pourrais aller la chercher, les enfants allaient être en vacances, Estelle était bébé, donc pas de soucis de ce coté.

Quelques jours après, à l'aube, nous voila partis pour PARIS, j'avais loué un break, le coffre de notre voiture n'aurait jamais pu loger une console d'un mêtre 50 de longueur et de plusieurs kilos!!!

Le voyage de l'aller fut bien agréable, c'était là une belle occasion de faire une petite virée en famille.
Les enfants étaient ravis et Estelle à l'arrière sur son siège entre Serge et Cécile appréciait la ballade, comme à son habitude facile et gentille alternant sommeil et babillages!!

Une fois arrivés à Paris, nous nous rendons chez ma nièce Michelle, là, Jeanie, Cécile et Estelle restèrent le temps que j'aille à l'autre bout de la ville accompagné de Serge pour chercher ma console.
Stupeur ! Sur la photo elle semblait grande mais une fois dans le coffre de la voiture, elle dépassait d'au moins 50 cm!!

De toutes les façons, on était partis, il fallait revenir !!!
La tête de Jeanie quand elle a vu "l'objet", on allait refaire la route du retour le coffre à demi ouvert jusqu'à Lyon, elle n'était pas ravie du tout, je pense qu'à ce moment là ,elle a du regretter de m'avoir dit oui!!

Une fois arrivés, j'ai installé ma belle console, contre un mur côté séjour. Là j'ai laissé Jeanie décider où elle allait trôner, heureusement, la pièce avait une superficie de plus de 45 m2 , ça ne mangeait pas la place des autres meubles.

Rapidement les contrats se sont enchaînés, le bouche à oreille fonctionnant, le public appréciait cette diversité entre animation, morceaux de batterie que j'interprétais à différents moments.
Mon gendre et ma fille participaient au spectacle, la danse pour Cécile et l'ouverture de la soirée par Stéphane, arrivant sur scène tout vêtu de blanc, sur une musique futuriste et dans un nuage de fumée.
Serge et un ami venaient de temps à autre prenant la relève derrière la console pendant mes prestations sur la batterie, on se retrouvait facilement à 7 ou 8 sur scène , chacun apportant la touche essentielle au succès de l'animation.

J'ai du me résoudre quelques années après à lever le pied, préparer les soirées me demandait beaucoup de travail en amont.
Faire les enregistrements, prévoir les morceaux pour les publics mitigés en âge, je détestais me laisser surprendre si tel ou tel morceau m'était demandé.
Les DJ sont plus sollicités sur ce point que les orchestres qui ont leur répertoire et le suivent à la lettre.

Quelques temps après, il y aura du changement, je basculais à nouveau dans la musique d'orchestre, et là c'est une autre histoire, celle qui clôturera ma carrière, celle que vous connaissez et dont mon ami Jean-Claude relatera l'histoire qui suivra derrière celle –ci.
C'est Jeanie qui la retranscrira, elle sait mieux que quiconque combien cette passion m'a animé tout au long de ma vie.

Jean Almodovar

 

Ici s'arrête l'histoire de la période SONO.
J'ai aussi cherché dans mes propres souvenirs. Jeannot aurait certainement donné plus de détails.
Sur ce point sa mémoire était infaillible et je sais qu'il voulait terminer son histoire sur cette passion qui l'a animé toute sa vie.

Je me devais de le faire, j'ai mis le temps, j'y suis arrivée.
D'où il est j'espère qu'il en sera heureux.

Jeanie

 

 

 

 

Á Suivre

 

12

 

12 IEME …ET DERNIER VOLET.

 

Voilà… J'arrive maintenant au dernier chapitre de ma vie de musicien et bientôt, peut être aussi au bout de mon existence….

Aujourd'hui 5 octobre 2015, Jean Claude Sanchez est venu chez moi me rendre visite. Je me sens de plus en plus fatigué…Jeanie est partie faire des courses et j'en profite pour me confier à Jean Claude, mon ami de plus de trente ans…Je sais que la fin approche à grands pas, et c'est en pleurant que je lui fais part de mes craintes : l'avenir de Jeanie et de ma petite Estelle me préoccupe nuit et jour..

Jean Claude pleure avec moi et en me serrant contre lui me rassure de son mieux : son épouse Betty et lui-même, tant qu'ils seront là, aideront de leur mieux mes deux amours……

Et je demande aussi à Jean Claude qu'il me promette de chanter à l'église la très belle chanson de Pascal Obispo, les Millésimes, chanson où il a réécrit de nouvelles paroles lorsqu'ils ont fêté leur cinquante années de mariage.

Je lui demande aussi de terminer mon histoire sur Arzewville, et je sais qu'il le fera puisqu'il a partagé avec moi les dernières musiques de mon existence…

Voilà, je vous quitte maintenant, puisqu'il en est ainsi et que l'on n'y peut rien. J'éprouve une très grande tristesse bien sûr, car bientôt, je n'aurai plus rien à partager avec vous tous mes amis, sinon les simples souvenirs que je vous ai laissé en vous racontant ma vie : mes amours avec ma chère épouse Jeanie et mes enfants tant aimés, ma toujours petite Estelle, ma belle Cécile et mon Serge mon grand garçon, mais aussi en vous confiant ma passion pour la musique qui a accompagné toute ma vie…

Jean Almodovar

12 ième partie par Jean Claude Sanchez

Dans les années 80.

Nous nous sommes installés à la Chênaie, dans un nouveau lotissement bâti à Villefontaine, Très vite, nous les Sanchez, nous apprenons que pas très loin de notre pavillon habite la famille Almodovar. La consonance latine de ce nom nous fait penser que peut être, comme nous, ils sont aussi originaires de notre pays perdu…

Nos premières relations ont été de bon voisinage et la première année passant, c'est peu après la venue au monde d'Estelle que nous avons commencé à établir, avec pour base notre histoire commune de pieds noirs, des relations de véritable amitié…Un autre paramètre très important est également venu consolider cette alliance : nous aimions tous les deux la musique.

Très vite, j'ai pu apprécier chez Jeannot ses talents de batteur percussionniste et très vite il a aimé ma voix et mon répertoire de chanteur lorsqu'il venait assister aux prestations du Groupe mexicain « Que calor Senor » et plus tard, dans un tout autre genre, à celles du groupe de jazz Ida Blues. Lorsque cette dernière formation s'est peu à peu estompée, il m'a immédiatement proposé de former notre groupe Pied Noir…

Dans les années 90.

J'ai très vite accepté cette idée. Il ne nous restait plus qu'à constituer ce petit orchestre, et à chercher autour de nous, des musiciens qui auraient envie de joindre cette nouvelle formation.

Jeannot a vite trouvé un excellent musicien de base, le synthétiseur, trompettiste et accordéoniste Freddy Sinzelle.

Moi-même , j'ai pu faire appel à deux talentueux guitaristes Christian Perret et Laurent Ragni. J'ai également convaincu sans trop de peine Laurence Moinat, une chanteuse et aussi danseuse pas moins talentueuse avec qui j'avais déjà chanté dans les deux groupes aux musiques différentes « Que calor Senor » et Ida Blues »

Résultat des courses si je puis dire, dans ce groupe qui se voulait Pied Noir, seuls Jeannot et moi même pouvions nous prévaloir de ce titre… Qu'importe ! Très vite, tous ces musiciens sont devenus des nôtres…

Il nous restait encore à trouver un nom à ce groupe et à lui donner dans le choix de son répertoire une âme, une ligne directrice. Et c'est encore Jeannot, qui un jour par défi peut être m'a suggéré d'écrire des chansons sur le pays perdu, dans un répertoire qui pourrait nous permettre de proposer des galas aux nombreuses associations Pied Noir de la région lyonnaise, et qui sait plus tard, vers le midi de la France…

Il fallait aussi trouver un nom à ce groupe et très vite nous sommes tombés d'accord sur la reprise du nom « Santa Cruz » une sorte de retrouvaille des bons moments que Jeannot avait passé avec Pedro de Linares dans un orchestre du même nom… Quant à moi l'idée du pseudonyme Dorane m'est venue tout naturellement..

Et nous nous sommes mis au travail en nous appuyant sur des compositions originales que j'ai produites avec des titres évocateurs pour notre futur public, des chansons comme Nostalgie, Rue d'Arzew, J'ai mal à mon Algérie, et des reprises comme le "Pays qui n'existe plus" de Jean Pax Méfret ou encore Juin 62 de François Valéry..

Beaucoup de travail, de répétitions, et deux ans plus tard premières représentations avec notamment au cours de l'une d'entre elles la présence de Mick Micheyl qui gentiment accepta d'être notre marraine. Plus tard, ce fut Pedro de Linares qui nous fit l'honneur de nous parrainer.

Mais nous nous aperçûmes très vite que le public après une heure de chansons nostalgiques avait besoin de se détendre, de s'amuser et c'est ainsi que nous devînmes aussi un orchestre de bal, avec l'organisation de soirées dansantes, de thés dansants…

Les titres des 3 albums créés par le Groupe Santa Cruz témoignent bien de cette évolutions positive : Là-bas…- Les chansons du soleil -, et Thé dansant….

Les années 2000

Durant ces années le Groupe Santa Cruz a participé à de nombreux galas et thés dansants dans la région lyonnaise d'abord, puis un peu plus tard, dans le midi, à Marseille, Aubagne, Carqueiranne, Saint Aigulf…..avec aussi en 2003, un retour à Oran dans le cadre de la première croisière en Algérie organisée par le Club des Croisières : cette année là, le Groupe Santa Cruz au complet, avec d'autres artistes pieds noirs bien connus. a participé à l'animation sur le paquebot « « Le Diamant ».

Cette croisière fut un émouvant pèlerinage dans notre ville natale mais hélas, accompagné d'une grosse déception – et ici Jeannot tu m'as bien répété plusieurs fois que je devais souligner ce fait – nous ressentîmes donc une grosse déception provoquée par les autres artistes dans l'accueil qu'ils firent au Groupe Santa Cruz : tout au long de la croisière, ils manifestèrent une grosse indifférence vis à vis de notre groupe, indifférence à la limite du mépris, avec le seul souci de faire valoir leur propre personne et de vendre avant tout leurs albums. « Des requins ! » c'est le qualificatif que tu as employé Jeannot plusieurs fois et je le reprends volontiers avec toi.

La preuve ?
Le journal de bord du bateau nous informe un soir que les artistes pourront vendre leurs CD ou autres DVD, dans la salle de théâtre, le lendemain matin à partir de 10 heures . Nous en prenons bonne note et le lendemain donc à 10 heures précises, nous sommes là pour nous installer. Oh !surprise !Nous apprenons que « nos collègues » ont déjà commencé leur vente depuis 8 heures du matin !!!
Sans commentaire…

Et je pourrais encore raconter, lorsque par deux fois, nous nous sommes produits dans d'autres lieux, avec l'un de ces fameux artistes, cette même très regrettable attitude du non respect d'un contrat établi en commun avec les organisateurs…

Allez passons Jeannot ! Il n'en vaut pas la peine !

Et les années suivantes, nous avons continué à nous produire, avec dans le temps, une petite diminution des contrats, et cela Jeannot, jusqu'à ce que cette hideuse maladie se déclare, maladie contre laquelle, soutenu par ta courageuse Jeanie, tu t'es battu, tant que tu as pu, …

Jusqu'au bout, par le biais de l'ordinateur, tu as continué à vivre dans le monde de la musique et ne plus pouvoir t'exprimer avec tes percussions t'a terriblement manqué…

Je n'oublierai jamais Jeannot, jamais, tes derniers moments de vie sur cette terre. Inconscient depuis deux jours sur ton lit de mort, tu as miraculeusement ouvert les yeux quand je t'ai chuchoté à l'oreille les premiers vers d'Arzew, ta chanson, ainsi que les premières paroles des Millésimes que tu aimais tant. Tu nous a regardé et tu t'es éteint quelques instants après..

Tu n'es plus là aujourd'hui, et à ton tour, tu vas beaucoup nous manquer. Mais nous te gardons dans nos coeurs et nous ne t'oublierons jamais… Toujours ton ami, même dans l'au-dela….

Jean Claude Sanchez/Dorane

 

 

 

 

 


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