Toinou d'Arzew
1) Les figues que l'on voit sur votre photo, Madame, ne sont pas selon moi comestibles mais plutôt décoratives. Voyez la différence avec celles de ma photo.
2) La méthode brevetée pour cueillir les chumbos consiste à utiliser un roseau incisé en 4 à une extrémité avec une pierre placée dans l'incision qui écarte les 4 côtés. On glisse la figue entre ces "doigts" on tourne et la figue se détache tout en restant prisonnière du roseau. Ensuite il faut des gants pour saisir le fruit ou une fourchette pour ne pas se piquer.
3) Ma deuxième photo montre bien comment se fait la découpe en tenant toujours le fruit avec une fourchette.
4) La dégustation est bien meilleure lorsque le fruit a séjourné dans le réfrigérateur.
J"espère avoir été clair, sinon demandez un complément d'information.
Anne-Claude Iger
Merci Toinou ! merci Jeanie ! pour vos informations précieuses ! Il me reste donc à savoir si les miennes sont comestibles... mais, si elles le sont, il faudra attendre l'année prochaine... car cette année je n'ai pas encore osé les affronter... (ma petite maison est dans l'Hérault).
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Georges
Petite astuce pour les tchoumbos. Je me souviens bien que les vendeurs de ces fruits,les agitaient dans des sacs remplis de sable,ce qui fait que les épines étaient moins présentes !!! |
Toinou d'Arzew
Pour terminer avec les chumbos, c'est vrai ce que tu dis Georges mais tu oublie de préciser que ces vendeurs, dont les ânes portaient de part et d'autres des grands couffins remplis de sable, ne se contentaient pas de rouler les figues dans le sable mais ils les découpaient pour offrir, à leur clients, le fruit prêt à consommé.
Parlons un peu des arbouses qui, dans mes vieux souvenirs, étaient vendues dans des cornets de papier grossier (vous savez ce papier gris également utilisé par les épiciers) aux portes des écoles par de petits arabes désargentés mais qui faisaient aussi le régal des oiseaux de nos collines.
Il y en a partout sur tout le pourtour méditerranéen et il m'arrive d'en consommer en Provence et en Espagne.
En Corse on en fait des confitures et même de l'alcool. Autres fruits qui hantent ma mémoire : les jujubes et les caroubes. Si les premiers cités sont toujours communs, les seconds sont plus rares et difficiles à trouver.
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Anne-Claude Iger
Quant à moi, je ne connais pas les caroubes et les jujubes... mais je suis contente de pouvoir appeler mes figues de barbarie : tchoubos grâce à vous !!!! et vos anectodes sur les vendeurs me plaisent beaucoup... |
Georges
Effectivement Toinou,les marchands de tchoumbos et autres, ne manquaient pas.
Suivant les saisons,l'on voyait ainsi défiler bon nombre de vendeurs de glaces à l'eau,d'oublis,de jujubes,de beignets (sfintchos),taillos,palourdes,praires,escargots, de la sacro-sainte calentica etc....
Quand aux arbouses,il n'en manque pas en Cevennes.
Il me revient aussi en mémoire,ces "boulettes",fruits des micocouliers (à confirmer),ces arbres que nous nommions à l'époque,les "Bouletiers" !!! Ces fruits avaient un double avantage. Après en avoir dégusté la chair,leur petit noyau était un projectile idéal pour nos sarbacanes préalablement confectionnées avec des pointes de roseaux...Il s'en suivait de mémorables batailles qui se terminaient,bien évidement,à coups de poings,avec,en prime,une engueulade en rentrant à la maison.....
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Georges
Anne-Claude,les oublis, ou,oublies,sont à l'origine,des pâtisseries anciennement élaborées à partir de restes de pâte à pain,améliorée d'oeufs,crème ou lait. Elles étaient vendues en fin de soirée à Paris. Dans les familles,ces petites friandises étaient "jouées" aux dés !!! Voila pour l'origine.
En ce qui concerne ceux que nos marchands nous proposaient la bas, ils étaient en forme de cornets,tels les actuels cornets de glace.
Ils étaient constitués d'une pâte à gaufres,très fine. D'une taille qui variait de 20 à 40 cm de hauteur et,vendus vides,saupoudrés parfois de sucre glace. Une pièce de 5 francs (de l'époque) nous permettait de nous en délecter à l'appel des vendeurs qui agitaient une planche équipée d'une poignée socillante de tiroir.
Le "Clac-clac" trés rapide de l'instrument suffisait à rameuter une ribambelle de gamins !!!
J'entends encore ces vendeurs s'écriant:"Zoubliiiii,vouhala li zoubliiiii...Li millor di Mascaraaaaaa"
Photo des oublis tels que je les ai connus
Toinou d'Arzew
Puisque nous sommes toujours sur les fruits particuliers de chez nous (je veux dire en Algérie) je m'y recolle pour apporter des précisions toujours utiles.
1) Les caroubes, fruits du caroubier étaient surtout recherchées par
la jeunesse qui adorait le gout sucré de ses fèves.
2) Les jujubes, fruits du jujubier sont davantage utilisés puisque vendus dans le commerce.
Fruit de la taille d'une olive pour le jujubier commun (100 à 120 fruits au Kg) il en existe de la taille d'un oeuf de pigeon pour des jujubiers hybrides (30 à 40 fruits au Kg)
Si vous le souhaitez je peux encore parler et illustrer le grenadier et ses grenades |
Jeanie
Pour reparler des choumbos, j'ai ce souvenir précis dans ma mémoire.
C'est surtout à Port- aux- Poules qu'il se situe, je ne sais pas pourquoi?
Je revoie parfaitement le petit arabe tirant son âne, les deux paniers lourdement chargés de chaque côté du flanc du petit animal, (j'ai toujours eu une tendresse particulière pour ce mammifère, on les dit bêtes, mais ce n'est pas vrai!!!), donc pour en revenir à notre sujet...
Ma maman apportait son assiette, le marchand faisait 4 entailles dans la peau , le fruit ainsi débarrassé de sa robe piquante pouvait être pris à main nue sans risquer les piqures, ma mère se servait, prenant un à un les délicieux fruits et les posait délicatement dans le plat.
Pour la petite anecdote,un jour où le petit âne devait être mal luné.. il avait asséné à ma pauvre maman un terrible coup de sabot , elle a gardé longtemps la jambe endolorie et un énorme bleu avec le recul je pense que ce coup aurait pû s'avérer bien plus grave!!!
Les jujubes...Aucun danger en les mangeant!!!
J'adorai ce fruit, mon père nous en apportait toujours quand il revenait de ses déplacements, cette douceur et ce parfum, je ne l'ai pas retrouvé dans ceux que j'ai pu manger par la suite, est-ce le goût de la nostalgie qui adoucit les saveurs de notre enfance???sûrement!! |
Toinou d'Arzew
En ce qui concerne les oublies, cela me ramène à ma prime jeunesse, au temps où il y avait des marchands ambulants dans les rues d'Oran notamment. Dans un container de forme cylindrique porté au dos (voir dessin) le marchand transportait ses oublies petits gâteaux type gaufrettes très fragiles .
Il utilisait une planchette, sur laquelle était fixé une poignée de porte amovible, qui agitée faisait un son clac, clac, clac (voir dessin)
Peut être que Georges aura d'autres précisions.
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Jeanie
Merci Mr le professeur Toinou, votre planche botanique sur le jujubier et le caroubier finira de nous éclairer sur ces deux fruits, que avouons- le, nous mangions sans trop nous poser de questions!! seul le plaisir comptait.
Bizarrement Toinou, les "oublis", je les ai oubliés
Les taillos ça oui les plus appréciés étaient ceux que l'on dégustait le matin du 1er de l'an, quand on passait le réveillon chez ma tante qui habitait St Eugène, mon père et mes cousins allaient les chercher tout chauds tout moelleux.
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Anne-Claude Iger
Suite du jardin botanique du jour.
Dans mon petit paradis, j'ai aussi des kakis...
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