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Qu’est devenu mon copain et collègue de la SARGAL ? 

 

A Béziers comme à Perpignan je crois, si je ne me trompe pas, les Pieds Noirs se sont recueillis devant les stèles érigées à la mémoire de nos disparus.
C’est la moindre des choses que de leur rendre hommage.
Qu’ils reposent en paix.
Nombreux sont ceux qui ont disparus, suite à des rafles dans l’Oranie, pour ce que je sais le mieux.

Une pensée est revenue dans ma mémoire.

Un matin, un dimanche comme les autres à Arzew, des gardes mobiles ont débarqués et la rafle a commencé.

Il faut croire que j’étais sous protection divine car, contrairement à mon habitude, je n’avais pas envie de descendre dans le centre ville ce jour-la.

Mais pour certains autres, la malchance était là et parmi les « raflés » il y avait mon copain CEJUDO qui avait le même âge que moi à l’époque.

Quand je suis descendu en congés à Arzew en septembre 1963, j’ai rencontré Madame CEJUDO chez le photographe Lucien SIMON (époux d’Evelyne SEMPERE ; fille de Thomas entrepreneur en maçonnerie).

Il a réalisé, avec toute son équipe, toute la réfection du bar Méditerranée qui, après les travaux était magnifique et à mon avis le plus beau d’Arzew.
Quand vous pensez que le transport des matériaux, tel que la grave et le sable se faisait avec le « bourro » et la charrette, on se pose la question du temps !! On le prenait à l’époque. Et le résultat était toujours à la hauteur !.

Je reviens au sujet de mon écrit.

Je demande à Madame SEJUDO si son fils était revenu, elle hocha tristement la tête.
J’imagine la tristesse et le désarroi de cette maman.
Elle et son fils habitaient à coté de la SARGAL, juste avant une petite maison, à hauteur des sphères de gaz.
Mon copain travaillait à la SARGAL, dans l’usine comme moi. J’y suis resté 6 mois jusqu’à l’indépendance. J’ai quitté l’école après le certificat et je suis parti rejoindre mes frères à HASSI MESSAOUD puis je suis revenu à ARZEW et c’est là que j’ai été embauché à la SARGAL. Le chef d’exploitation s’appelait CHARLIE, comme surnom, et si je ne me trompe pas son épouse était une MORATAL.

Je pense que certains s’en rappellent.

La SARGAL était un centre d’esclavagisme moderne pour ceux qui étaient à la chaine, les cadences étaient infernales.
Le chef, à l’époque s’appelait SAEZ. A l’embauche, il m’a amené au remplissage, sans commentaires ! il n’a pas insisté.
De là il m’a amené en bout de chaine pour accrocher les bouteilles, mais… pas assez rapide encore une fois !
Dommage pour lui, pas pour moi !
Donc on m’a employé à autre chose tel que le stockage des bouteilles. Quand on voit qu’à la fin du mois brillait un triste 170F à la fiche de paie !! Je pense que pour un salaire comme ça, j’étais encore trop rapide !!

Mais voila à ARZEW les salaires étaient bas et le travail ne courait pas le rues.
Mon frère JOSEPH, qui est hélas décédé, conduisait un car chez FAZ et MARCHADO pour environ 280 à 300 F par mois.
C’est pour cela que beaucoup d’Arzewiens que j’ai retrouvé au Sahara ont quittés ARZEW. Le salaire de 300f passera 1800f pour le cas de mon frère Joseph et Antoine c’était quand même plus attrayant.

Quand j ai quitté la Sargal je suis reparti avec mon frère Joseph qui remontait après avoir fini ces congés .
J ai été embauché dans la même entreprise de transports que lui pour 1200f c’était mieux que l’usine avec ces misérables 170 f…bref pour revenir au sujet c’est à l’usine à gaz que j’ai connu Francis IGUNA .CEJUDO. les SALLAVERT père et fils qui habitaient face au garage ANGELOTI, et bien d autres comme Robert Juan (cousin de Gene) beaucoup de noms que j’ai oubliés hélas…

Si je vous raconte cette période, c’est uniquement pour faire revivre cette tranche de vie qui me revient et que je veux vous faire partager. A l’heure où j’écris je ne sais toujours pas si CEJUDO, un bon copain est toujours en vie ou s’il a été assassiné.
C’est pire que de savoir, pour certains on sait qu’ils ont été tués par les barbares tel monsieur PERLES.
Quand on pense que ce sont des français qui se chargeaient d’aller chercher les gens et de les faire descendre des GMC en plein village nègre.
Les disparitions allaient bon train : rafles, barrages routiers etc… avec ces pourris en uniforme pour être aussi odieux qu’abjects.
Je pense qu’ils devaient les recruter dans les prisons pour certains, il n est pas possible qu’il en soit autrement. On s’est retrouvés avec ces satans à l’époque du pétainisme, issue du nazisme.
Quelle différence en 1962 avec les années 40 à 45..sinon que les premiers cités étaient des pieds noirs, quand aux autres des juifs et autres…
Le paroxysme de l’horreur a été atteint dans les deux cas…avec le 5 juillet à Oran et le massacre de familles pieds noirs et je pèse mes mots en parlant de génocide avec les harkis en plus… Je sais que ce que j’écris est très dur mais l’époque ne l’était-elle pas ? Je crois que oui, moi…

Bien des années plus tard je déborde toujours de dégout envers certaines illustres personnes.
Seule consolation c’est que les pigeons leurs c…… dessus…une injustice qui atteint le comble de l’horreur et dans ce pays personne n’a l’air de s’en soucier…

J’arrête la mon récit et peut être l’apprécierez vous…
bien amicalement à vous……………
.......... Pédro.

 

 

 

 




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