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ARZEWVILLE, la mer et les palmiers de mon enfance.
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Cimetière de mon enfance

Novembre est arrivé à grands pas, avec maman nous avons acheté les fleurs de cette période, des chrysanthèmes, bien pommés comme l'on dit, des blancs et des jaunes.
Pour quelques jours elles sont dans un grand seau d'eau.

Aujourd'hui 1er novembre, nous sommes déjà prêtes, les bras chargés de fleurs et d'un petit nécessaire de nettoyage…car c'est le grand jour pour rendre visite à nos morts.
Mon grand père est enterré depuis 3 ans et du haut de mes 12 ans, je le revois, me chahutant et taquinant sans arrêt, une marque d'amour pour lui, grand père attentif que je sollicitais souvent.

Le cimetière se trouve à l'autre bout de mon village, il faut longer le bord de mer pour s'y rendre, pendant ce parcours nous rencontrons amis, voisins qui vont dans la même direction que nous, des conversations s'engagent, quelques fois des rires éclatent au souvenir du défunt, qui pendant sa vie, a été un homme ou une femme aimant rire et s'amuser, des anecdotes sont dévoilées.

Encore une petite route pour grimper la colline, et nous arrivons, petit coin de repos éternel entouré de murs blanchis à la chaux, des petits chemins perpendiculaires face à l'entrée, numérotés pour faciliter la recherche. Nous avançons sans difficultés pour nous trouver devant la tombe de mon grand père, tout de suite maman lessive à grande eau la dalle. Curieuse, je me promène autour des tombes, elles sont différentes par leur couleur, leur forme. Je lis et additionne les dates inscrites sur les livres afin d'avoir une idée de l'âge de la personne décédée. Je ramasse les pots renversés par le vent, et contemple toutes ces fleurs.

Le cimetière surplombe la mer, qui vient doucement caresser le bas de la falaise, le ciel bleu et cette mer de même couleur se confondent pour créer un décor unique à ce lieu qui se veut triste, mais qui ne l'est pas pour l'enfant que je suis.

Je m'arrête quelques fois surprise de trouver une personne pleurant devant une tombe, je voudrais bien lui dire une parole de consolation, mais je suis trop petite, je n'ai pas encore les mots qu'il faut, pourtant je suis touchée et pleurerais si maman ne venait me chercher.

Il y a pourtant dans cet endroit, un petit édifice appelé tombeau, qui m'attire et me fait peur à la fois, j'essaye d'y entrer, car cela ressemble à une maison de poupée, petit mais suffisant pour mettre ma poupée et son petit lit me dis-je, maman me récupère avant que je n'ose forcer une porte pour satisfaire ma curiosité.

L'après- midi est vite passé, la tombe de mon grand père est propre, les fleurs disposées dans les vases font penser à un petit jardin. Le retour sur ce même chemin n'est pas triste du tout, un sentiment d'échange très fort nous envahit, une communion même avec l'être perdu, ce n'était pas qu'une simple visite ……mais un rendez vous.

 


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