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ARZEWVILLE, la mer et les palmiers de mon enfance.
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Arzew au fil des années... par Christian

 

 

1952

C'est Arzew beaux jours - C'est Arzew la joie

Les étés d'alors sont chauds , joyeux et bruyants .
Le soleil nous brûle allègrement la peau , mais on aime çà .
On traverse les saisons avec insouciance car la vie est devant nous , et rien semble t'il, peut nous arriver .
Les fêtes du 15 Août sont de plus en plus belles et brillantes . Elles attirent les populations voisines qui viennent s'ennivrer de lumieres , de bruit , de gaieté et de musique .
C'est une époque de rire et de joie.
On danse en toutes occasions, la Mona, le 14 Juillet, la fête de la gare, de la musique, des chasseurs.
Le jardin publique étant un lieu festif privilégié .
Les Arzewiens aiment rire , danser , et l'anisette .

1952 - J'ai 17 ans .

 

1962

C'est Arzew la déchirure - C'est Arzew la peine

Le soleil toujours égal à lui même éclaire brutalement des journées de tristesses et de drames.
Les visages naguère insouciants et moqueurs se sont fermés . Dans les yeux une lueur sombre trahit une angoisse profonde.
Arzew va vivre son agonie en un temps très court.
Telle une bête mortellement bléssée , elle va se vider de son âme .
L'histoire d'amour entre une petite ville et sa population va vivre une cruelle et définitive séparation.
Pour les Arzewiens plus rien ne sera comme avant .

1962 -Je n'ai que 27 ans .

 

1985

C'est Arzew souvenirs - C'est Arzew photos

Notre joli petit port est bien loin , et les arzewiens éparpillés dans la grande métropole .
Les cheveux ont blanchis , les visages se sont ridés.
A Arzew le kiosque de la place d'Isly et l'église ces deux phares de notre vie quotidienne ont disparus, rasés par une civilisation étrangère.
Pourtant il suffit de fermer les yeux pour qu'Arzew la belle revive intacte dans nos mémoires.
Les figures légendaires au surnom imagé, ainsi que nos vieux disparaissent un à un.
Notre réservoir aux souvenirs a des fuites qu'on ne peut colmater. Avec la mort qui emporte nos ainés c'est une époque qui s'efface, une culture qui se dissout, un accent qui va disparaitre.
Arzew devient une photo qui jaunie brulée par le soleil, ses contours se diluent, notre Arzew devient une image "historique" qui a rejoint le musée de notre mémoire.
Les regrets ont remplacé la peine et les pleurs, mais "l'amor" d'Arzew est une veilleuse enfouie en nous, elle vacille et nous brûle le coeur .

1985 - J'ai déja 50 ans .

 

2012

C'est loin

Voici cinquante ans que nous vivons ailleurs .
Voici cinquante ans que nous ne sommes plus des français d'Algérie mais des "pieds noirs".
Il est dans les replis de ma mémoire un petit coin de paradis qui attend mon retour .

Christian

 


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