Je l'ai dans la tête depuis quelque temps, un petit retour en arrière pour nous la génération des années 60.
Les années yéyé pour nous "les jeunes" de cette vague qui allait nous submerger pendant une longue période, est un épisode qui nous a marqué à vie je pense.
Ca a commencé en Algérie, en 1960, les groupes français et étrangers de l'époque avaient leurs fans chez nous aussi.
Dans les surprises parties du jeudi après-midi on dansait sur Eddy Mitchell et "les Chaussettes Noires", le groupe " les Chats Sauvages "et son chanteur Dick Rivers, Dany Logan et les pirates, Vince Taylor, Elvis Presley et ses slow à mourir et tant d'autres également.
On écoutait les vinyles le son des tourne- disques à fond, pas d'amplis sophistiqués, mais qu'importe, on s'éclatait!!
Jeannot a commencé par s'essayer à la chanson, on le voit sur la photo,(les anges du rock),à Arzew, accompagné de Francis Iguna et Gégé, ce dernier est malheureusement décédé.
Ensuite il achètera sa première batterie et plus jamais ne lui fera d'infidélité.
Une fois rentrés en France, l'insouciance de la jeunesse aidant, nous sommes tout naturellement laissé porter par cette mouvance, Jeannot rejoignant un groupe de rock à Marseille, (les constellations), il le quittera quelques temps après car venu à Lyon pour voir ses parents, il est tombé sur une certaine Jeanie...c'est moi....et n'en ai plus reparti..., de ma vie non plus!!!!
Nos boums à Lyon se passaient toujours chez un copain qui avait l'autorisation de ses parents, ou bien à Oullins dans la proche banlieue lyonnaise, où on se retrouvait avec des jeunes pieds noirs venus de toute l’Algérie, c'était une cité de passage pour nos compatriotes qui étaient là relogés en attendant mieux !
Un local était mis à notre disposition, nous y passions nos jeudis et nos weekend end,(la photo où je suis assise est justement prise dans ce lieu).
Jeannot bien entendu était à la batterie!
Comme beaucoup de familles pieds-noirs à cette époque, ma sœur avait acheté un appartement dans une cité "les clochettes "à Saint- Fons, près de Lyon, les 3/4 de ces appartements avaient été acquis par des rapatriés d'Algérie, on avait en quelque sorte reconstitué un autre petit chez nous!!!
C’est là en 62 que j'ai connu bon nombre d'Arzewiens, avant de rencontrer le mien!!!
Nous avions par habitude de nous retrouver dans les allées des immeubles, quand le temps ne permettait pas de le faire à l'extérieur, nous savions respecter les lieux et le sommeil des locataires (une autre époque!!!) Et le jeudi, pour ne pas changer la boum!! Ceux qui travaillaient nous rejoignaient plus tard.
Même par les grands froids de 62, on partait à pied se balader ou au cinéma, tous en bande, la chaleur dans les cœurs. La photo sur le banc, c'est dans cette cité avec une cousine au printemps 63. Bon nombre d'entre nous se sont mariés avec ceux et celles de notre bande. Cette période allait peu à peu laisser la place à moins de temps, travail, départ à l'armée, fiançailles et mariages pour beaucoup, c'est le cycle normal de la vie, mais tous j'en suis sûre auront été marqués et n'ont pas oublié!!
Aujourd'hui, lorsque nous revoyons tous ces anciens amis, ce n'est hélas pas toujours dans les circonstances les plus heureuses, certains nous ont quitté, parfois, on ne l'apprend que bien plus tard, ça nous chagrine beaucoup, mais c'est la vie dure ou tendre il faut faire avec...Périodiquement on a des nouvelles des uns et des autres, dans tous les cas, nous les gardons dans un petit coin de notre cœur.
Amicales pensées à tous.
Jeanie.
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