Les magnifiques palmiers qui figurent sur la page d’accueil du site « Arzewville, Les Palmiers de mon Enfance » me rappellent bien évidemment celui de mon enfance, celui de la maison où nous habitions à Oran, rue Cholet, au faubourg d’Eckmühl.

Ce palmier a accompagné mon enfance, mon adolescence et je l’ai chanté dans ma chanson « Le coup de sirocco. »

Lorsque nous sommes allés en croisière à Oran, avec le Groupe Santa Cruz, en septembre 2004, la visite de notre maison s’imposait.

La possibilité de revoir notre villa et son palmier n’avait pas manqué de troubler de nombreuses nuits de sommeil, bien avant notre départ. Dans le taxi qui nous accompagnait mon épouse et moi-même vers ces retrouvailles, je me suis entendu dire à ma femme: « Si au bout de ces 42 ans, mon palmier est toujours là, debout, je sens que je vais chialer comme un gosse, et il ne saura pas pourquoi! »

Et en descendant la rue Cholet en voiture, dès que j’ai aperçu ses hautes palmes, à travers le pare- brise, j’ai pleuré.

Et j’ai pleuré encore plus, en le voyant toujours dominer le toit délabré de notre maison, ce toit qui perd ses tuiles mais surtout, en étant lui-même dominé, étouffé par des constructions sauvages et inachevées à vie. Certes, il a vieilli mon palmier, comme moi, comme nous tous mais il a souffert et il souffre certainement de cet environnement dévastateur - et peut être, qui sait? - souffre-t-il aussi, de nous avoir perdu un jour.

Je l’ai embrassé mon palmier, je l’ai caressé et j’ai emporté un petit morceau de son écorce, sec, poussiéreux qui trône sur mon bureau et ne manque pas d’intriguer certains de mes visiteurs à qui, bien vite, je raconte cette histoire…

« Il était une fois un palmier…. Et ce petit morceau d’écorce me suivra dans ma dernière demeure…»

Jean Claude