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ARZEWVILLE, la mer et les palmiers de mon enfance.
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La birlocha ou La bilocha

 

ANDRECITO
Un très grand bonjour à tous mes amis.

Je me suis décidé ce matin, j'ai pris le taureau, pas, par les cornes mais par la queue et je suis parti chez Siantago pour m'acheter la plus grosse roue de chouro avec un grand bol de café noir et "no te digo na" j'en bavais tout arzew était devant moi que dire de plus, je prépare mon "Barilete" pour pâques, hier ma femme m'a acheté un kilo de farine pour faire la colle et des roseaux que j'ai acheté chez un fleuriste et je passe mon temp à le faire.

Besitos a todos un arzewien de souche et de coeur Andrecito

TOINOU
A la bonne heure Andrecito, que voila de bonnes nouvelles que nous aimons.

Mais attention ne te trompe pas, chez Santiago on trouvait des roues de "Taillos" et pas de churros !! Que c'est meilleur tio.

A part ça, tu te rappelles pour faire la bilocha "Barilete" que c'était la préférée en Oranie ?

Les cañas il faut qu'elles soient bien sèches, la ficelle fine mais solide, fais gaffe à la longueur des tirants, trouve le papier glacé de couleur que c'est le plus joli, mets bien de la farine pour avoir une bonne colle et laisse là bien sécher et après........il te faut un tas de chiffons pour faire la queue.

Fais la bien longue sinon ta bilocha elle va faire "Cumba"....si des fois il t'en manque rajoute un paquet d'herbes pour finir l'équilibre.

Pendant ce temps toi Lili prépare lui des "monas" bien dorées.......

Et le 8 Avril.....on va tous chanter: " ya stem aqui,
ya stem aqui,
viva la mona,
viva la mona y el mes d'abril....
agua limon,
agua limon refresca el cuerpo y el corazon"
en marchant vers le Cap Carbon.......
Aie recuerdos nuestros de nuestra juventud.

Je joins une photo de bilocha et une autre de mona.

 

Doit on dire Mouna ou Mona ?

Deux explications s'affrontent, bien qu'il y ait une unité de "lieu" :

1ère explication:

Lorsque les Espagnols, luttant contre la piraterie barbaresque, s'installèrent au 18ème siècle à Oran il y construisirent au sommet de la colline une forteresse dite "Fort Lamoune", ils y enfermèrent par la suite les opposants au régime dont les familles étaient autorisées, une fois l'an, probablement pour pâques, à leur apporter un complément de nourriture sous forme de brioches tendues au bout de perches... Mouna viendrait donc de Lamoune.

2ème explication:

Histoire identique variant seulement sur le fait qu'autour de ce fort vivaient de nombreux singes (en espagnol MONO pour le mâle et MONA pour la femelle).

Une de ces brioches échappant aux mains des prisonniers et tombant aux pieds de la forteresse aurait été rapidement saisie par l'un de ses primates que ceux ci identifièrent comme une femelle vue qu'elle serrait un bébé singe dans ses bras...ils s'écrièrent alors en pointant leurs doigts vers elle "La Mona, la Mona" d'où l'appellation Mona.

Chacun se fera son idée, l'essentiel c'est qu'il s'agit d'une délicieuse brioche ayant gardé un lien avec Pâques.

Pour les biscuits fort traditionnellement appréciés durant les fêtes de fin d'année ,je serai plus affirmatif car "Montecao" n'a pas, à ma connaissance, une éthymologie certaine, tandis que dans "Manteco" on retrouve la racine "Manteca" signifiant graisse employée dans la recette (parfois remplacée par de l'huile)

GEORGES.

Un puit de science ce Toinou !!! trés instructives,tes explications sur la mouna.

Je ne connaissais pas la version de la pâtisserie apportée aux prisonnier.Je ne connaissais que celle en rapport avec les singes.

Ok pour le mantecaos,élaborés à l'origine avec de la "manteca" (saindoux).

A noter la déformation du mot "Mantecados" en castillan,pronocé "Mantecaos" par les andalous et valenciens.

 

TOINOU

En effet Georges, la leçon vaudra surtout pour nos petits enfants a qui on a rarement appris à confectionner des cerfs-volants, qui d'ailleurs sont depuis longtemps fabriqués industriellement selon des modèles qui ne ressemblent en rien à ceux de notre enfance.

Nous, génération débrouillarde et peu argentée on nous apprenait à les confectionner à moindre prix.

Des roseaux fendus pour l'armature, de la bonne ficelle pour les ligatures, qui du papier journal, qui du papier glacé pour la voilure, de la farine et de l'eau pour encoller la voilure, des chiffons pour la queue et une pelote de ficelle plus grosse enroulée sur un petit bout de roseau et voila l'affaire à 3 francs six sous.

La 1ère des formes apprises était celle dite "chez nous" Le Bacalao.....

Puis venait par ordre de difficulté Le Barileté, la Luna (celui que l'on voit sur ma photo) et enfin l'Estrella.

Le plus prisé dans toute l'Oranie était Le Barileté dont nous confectionnions, une fois l'an, devenus adolescents, un exemplaire gigantesque destiné à la fête de la Mona (Pâques).

Installé dès le matin sur notre lieu de pique nique, il volait haut dans le ciel bleu de notre paradis toute la journée et, en fin d'après-midi, la tradition voulait qu'on coupât le fil au cris de "Corta el hilo" de telle sorte que notre beau cerf volant s'en aille, loin, loin périr en mer.........alors il était temps de reprendre le chemin du retour, et toujours en chantant.

Depuis 1962 je ne l'ai plu fait, le coeur n'y était plus......

 

 


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