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Plaque commémorative du Cinquantenaire de l'exode des Français d'Algérie
à Port Vendres.


Photo Claude Accarias

 

l'INDEPENDANT
Les Français d'Algérie sur les quais de Port-Vendres
Le 27/05/2012 par Isabelle Goupil

 

 

Dans la foule amassée sur le quai du port de commerce, les regards s'embuent quand sont débarquées du "Maria-José Gabriel" et du "Gérard-Luc", les statues de saint Cyprien et saint Augustin, ces deux pères fondateurs de l'Eglise d'Afrique, de l'Oranaise Notre-Dame de Santa Cruz et de l'Algéroise Notre-Dame d'Afrique. Quelques minutes plus tôt, des gerbes de fleurs étaient lancées des bateaux de pêcheurs au pied du monument de Sidi-Ferruch, dans la rade de laquelle débuta, le 14 juin 1830, la conquête française de l'Algérie.

"C'est très émouvant"

Autant d'actes symboliques pour les quelque 500 "Français d'Algérie" réunis hier à Port-Vendres pour commémorer les 50 ans de "l'exil et l'exode". Défilé des images et des souvenirs de la vie "là-bas", recueillement et ferveur lors de la procession sur le quai Forgas.

Yves Martinez est arrivé à Port-Vendres le 27 juin 1962, après 8 jours de navigation à bord du bateau de son père, pêcheur à Arzew, près d'Oran.
Il avait 13 ans.
"On était parti en pensant revenir rapidement. On avait tout laissé... Les difficultés commençaient. Ici, l'accueil fut très mitigé". En portant hier la statue de saint Augustin, il pense à ses parents et ses grands-parents nés et enterrés en Algérie. "C'est très émouvant pour moi aujourd'hui. Il y a beaucoup de recueillement. De nostalgie aussi, oui. Nous sommes la dernière génération vivante à porter cette mémoire...".

Monique et Jacqueline Alain avaient 21 et 16 ans quand elles débarquèrent en métropole en octobre 1962.
"Nous sommes parties d'Alger du jour au lendemain, par avion pour Toulouse. On a juste emporté nos oiseaux... On est venu exprès de Castelnaudary aujourd'hui car c'est important de se rencontrer 50 ans après". Derrière les anecdotes et l'accent, l'émotion trahit une douleur jamais éteinte.

 

 

 

Samedi 26 mai

Commémoration (programme susceptible d'être modifié)

Cinquantenaire du départ des Français d'Algérie

11 h, Quai Forgas : pose d'une plaque commémorative
12 h, Place Castellane : paella, par "Présence, écoute et réconfort" (réservations à l'Office de tourisme)
15 h 30 : arrivée des deux chalutiers transportant les saints
17 h 30, église Notre-Dame de Bonne Nouvelle : messe
19 h, caserne du fer à cheval : apéritif
20 h 30, cinéma Le Vauban : projection du film d'André Soucarrat sur le retour en métropole des Français d'Algérie, suivie d'un spectacle musical d'André cataldo, "Nos belles années d'Algérie"

En marge de la journée, du 21 au 28 mai au centre culturel : exposition de Robert Daider sur le thème du départ des français d'Algérie et de leur arrivée à Port-Vendres.

 

Moment festif durant cette journée chargée d'émotions, le spectacle musical « Nos belles années d'Algérie » sera interprété par la compagnie artistique André Cataldo le 26 mai à 21 h au cinéma Le Vauban (Place Castellane). Originaire d'Alger, André Cataldo nous éclaire sur cette soirée. Interview.

 

Vous êtes originaire d'Alger. En quelques mots, racontez-nous votre parcours personnel en Afrique du nord

 

Avec des parents musiciens, j'ai baigné pendant toute mon enfance dans le Show Business. Adolescent, j'ai intégré des orchestres algériens internationalement réputés. Parmi eux : L'Algérois Martial Ayela et Michel Gesina. J'ai mené une vie paisible autour de la musique jusqu'aux évènements de 1962. Alger arbore peu à peu un autre visage : les magasins sont désertés, des gardes mobiles procèdent à des fouilles minutieuses, les agences de voyage sont débordées. Le ciel semble bas et lourd comme un couvercle de cocotte minute prête à exploser ! Jusqu'au jour où j'échappe à une tentative d'enlèvement. Mes parents décident alors de quitter l'Algérie. C'est le retour en France, j'ai à peine dix huit ans. Je m'installe à Toulouse, puis en 1984 à Perpignan où je fonde l'orchestre Copacabana et Couleur Accordéon. De ces souvenirs, j'ai écrit un livre intitulé « Histoire de voir venir », en référence à mes parents qui, une fois dans l'avion qui nous amenait en France, me lancèrent les paroles suivantes : «  Question de temps mon fils, histoire de s'organiser, de voir venir… ». Oui, ils pensaient revenir sur les terres algéroises…

 

Pouvez-vous nous en dire plus sur la compagnie artistique André Cataldo et sur les temps forts du spectacle « Nos Belles Années d'Algérie » ?

 

La troupe est composée essentiellement de musiciens, de danseurs et de chanteurs professionnels, tous pieds-noirs ou enfants de rapatriés. Le spectacle évoque une rétrospective musicale des années 1954 à  1962. Chaque année est marquée par une dizaine de chansons, de génériques publicitaires ou de films de l'époque en lien avec l'exode massif des pieds-noirs ou notre vie avant les événements de 1962. Par exemple, vous y retrouverez la musique du film « Le Pont de la rivière Kwai » car la projection a été censurée en Algérie. En effet, le film comportait des scènes expliquant au public la manipulation d'explosifs. Une autre anecdote sur « Nos Belles Années d'Algérie » : le début du spectacle propose une chanson de Gilbert Bécaud intitulée « Les enfants oubliés ». L'origine de cette chanson remonte à 1954, année durant laquelle un violent séisme a ravagé Alger. Bécaud avait alors reversé tous les droits de sa chanson aux victimes de ce tremblement de terre.

 


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