<%@LANGUAGE="VBSCRIPT" CODEPAGE="65001"%> Arzewville, les palmiers de mon enfance

 

LES NOËLS D'ANTAN  


Enfance de PEDRO

Comme nous approchons des fêtes de fin d’année et plus particulièrement de Noël, je viens vous faire un petit récit sur nos Noëls d’antan.

Noël, selon la fortune.

A la fabrique d’alfa, c’était quoi Noël ?
On entendait parler du Père Noël mais il ne passait jamais. Pourquoi ?
Comment l’expliquer au gamin que j’étais à 5-6-7-8-9-10-11 ans. Alors que les vitrines de la rue d’Isly débordaient de cadeaux, chez SIREROL, il y avait de tout en jouets.
Par la vitrine je faisais l’inventaire de tout ce que je voyais : les voitures à pédales me faisaient rêver et surtout la DS 19.
Le réveillon, c’était quoi ?
Chez nous on ne connaissait pas et on se couchait comme d’habitude. Mais comme l’espoir fait vivre, je mettais mes souliers, mais le matin, ils étaient tels que la veille. Parfois il y avait une orange.
Imaginez la peine d’un père et surtout d‘une maman qui voudrait tout pour leur fils.
Comme la vie a été impitoyable avec eux et combien de familles étaient comme nous à Arzew. Il y en avait beaucoup plus que l’on croit. La vie était dure aussi pour des familles de pêcheurs. Il est vrai que la pudeur et l’honneur d’un père de famille interdisait toute demande d’assistance, la misère on la gardait pour soi car il ne fallait surtout pas qu’elle passe la porte de la maison.

Tout cela pour simplement vous dire que Noël, pour moi, c’était quoi ?
Un jour comme un autre. Même le repas du réveillon et du 25 décembre était identique aux autres jours de la semaine. C’était dur de faire bouillir la marmite. La pauvreté, l’indigence et la misère existait à Arzew, mais on l’ignorait et cela arrangeait de ne pas s’y pencher.
C’était comme ça et il fallait faire avec et nos parents s’y employaient puisqu’à l’heure ou j’écris je suis toujours là.
Il est arrivé que mon père fasse la cuisine car ma mère ayant les fièvres de Malte et je ne sais quoi de plus, se retrouvait à l’hôpital d’Oran, parfois un mois ou plus. Donc un jour mon père a fait de la soupe, de l’eau et des oignons.
Mon frère Joseph, en mangeant, lui a dit : Papa elle est bonne ta soupe mais il manque un peu d’oignons!Ca ne manquait pas d’humour !
Mais quelque fois il n’y avait que cela à manger.

Ça me rappelle qu’une fois arrivés en France ça c’est reproduit à croire que la poisse nous avait suivis.
Nous mangions des navets frits midi et soir et cela pendant quelques jours.
Heureusement qu’après m’être requinqué des suites d’un accident, j’ai pu reprendre le travail et que les choses ont finies par s’arranger sensiblement.
Voilà, j’ai simplement voulu vous faire partager une partie de mon enfance. Je ne pense pas avoir été malheureux pour autant.
Par contre je pense à la poisse qui a toujours poursuivi mes parents. Je leur suis reconnaissant de m’avoir élevé avec le peu de moyens qu’ils avaient. Je pense qu’ils nous ont bien éduqués car aucun de nous n’a mal tourné.
Devant les difficultés de l’époque pour survivre, je pense que Noël, pour les parents, c’était du superflu.
Je n’en ai gardé aucun mauvais souvenir. Bien sûr que j’aurais aimé avoir des jouets mais le destin en a décidé autrement.

Pour mes enfants, par contre, j’ai fait en sorte qu’ils sachent ce qu’était Noël, quitte à se priver, mon épouse et moi (elle aussi a connu les Noëls sans noël).
Je crois qu’à chaque réveillon quand les enfants ouvraient leurs paquets, les plus heureux c’était nous.
Quand aux petits enfants, alors là c’est même trop (car tout le monde offre des cadeaux).
Quand je vois la salle de jeux des deux petits et qu’ils jouent souvent avec pas grand-chose ; parfois avec des bouchons de lait et d’eau et le petit attrape une bouteille plastique et il se promène dans la maison avec. Ou alors il prend la calculatrice et s’amuse avec.
Même si certains jouets sont superflus, tant pis et c’est très bien comme cela, ça me venge un peu de mon enfance indigente.

Rassurez-vous, je n’écris pas cela pour être plaint, loin de là, mais pour que vous sachiez que tout n’était pas rose à Arzew.
Ça ne sert à rien de fermer les yeux et il ne faut pas cacher la réalité vécue car ce n’est pas un déshonneur d’être pauvre ; c’est seulement de la malchance, c’est tout et des comme moi il y en avait plein d’autres.
Ça ne nous a pas empêché de vivre notre enfance et de nous amuser.
Même s’il y avait un certain mépris de la part de certains instituteurs, cela nous importait peu.

Je le dis haut et fort, les enfants, nous étions heureux à Arzew, vous pouvez en être sûrs.

Pierrot CONTRERAS.......

Merci Pierrot pour ce témoignage .

 

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