<%@LANGUAGE="VBSCRIPT" CODEPAGE="65001"%> Arzewville, les palmiers de mon enfance

Fort du Nord

Le Camp Frenchet-Desperey

Le Fort du Nord et les Camps.

Louisico GONZALEZ livrait l’armée et certains commerces en fruits et légumes (qu’il achetait au marché d’Oran) à Arzew avec son fourgon Renault 1000kg et ensuite avec un Galion Renault bâché. Pendant les vacances ou le jeudi, à chaque fois que cela était possible il m’emmenait avec lui.
Première livraison du matin, le Fort du Nord, ensuite le 5ième REI puis le camp FRANCHEY d’ESPERET ; après la Fontaine des Gazelles. Le 5ième REI, lui se situait à la Fontaine des Gazelles. J’oubliais la Coloniale EATOM du côté du Fort du sud.

Le plus étonnant pour moi ça a été le Fort du Nord car les camps militaires se ressemblaient tous et à mes yeux, ils n’avaient pas d’intérêts particuliers. (Des baraquements et des militaires !)

Par contre le Fort du Nord était pour moi une merveille ! On y accédait par une entrée souterraine d’une dizaine de mètres, en forme de voute arrondie. Et comme le Fort a été construit à l’époque des espagnols, il n’aurait pas fallu essayer d’y rentrer avec un camion. C’était une entrée étroite, de l’époque des charrettes, qui donnait dans une cour.
Tout le tour il y avait des bâtiments, sans parler des dortoirs, des cuisines et des communs. Il y avait un grand bar avec des peintures de PICASSO sur tous les murs, le comptoir était adossé au mur d’enceinte enterré, ce qui fait que les toits étaient à hauteur de la terre et des fossés.
A côté du bar : le bureau de l’adjudant BATY, homme très sévère, en suivant il y avait les magasins. Celui où nous mettions les marchandises de charges était d’une fraicheur exquise ! La clim sans la clim ! Idem partout. C’est sûr qu’ils ne souffraient pas de la chaleur dans le Fort et j’aurais bien aimé y habiter, rien que pour la fraicheur.
Quant à l’épaisseur des murs, ça n’a pas été fait à l’économie ! 1 mètre au moins !
Le plus étonnant c’était le mess, magnifique, surélevé, avec un beau comptoir et des vitrines contenants des rasoirs – blaireaux – lames gilette et même des montres. J’en avais achetée une avec les 2500 francs que mon frère Joseph m’avait donné à l’époque mais je ne l’ai pas gardée une semaine.

Je vous raconte mon anecdote de la montre : Un soir LOUISICO me demande d’aller lui chercher 5 ou 6 doses d’anisette et il faisait déjà nuit.
Je prends mon vélo et hop direction FARRUDGIA mais quelle idée m’a pris de couper par la rue du bain Maure d’un côté et la forge SALLAVERT de l’autre. Il faisait noir!
Une tranchée non signalée et me voilà faisant « un vol plané » avec réception en pleine poitrine!
< Mon Dieu que j’avais mal !
Quant à la roue avant du vélo, adieu, pliée! Je ne me suis pas rendu compte ce soir-là de la perte de ma montre aux armes de la légion étrangère.
Le lendemain, je suis revenu sur les lieux mais pas de trace de la montre.
Inutile de vous dire que je n’avais pas le moral. Quant à la douleur à la poitrine, à Arzew on n’allait pas chez le médecin, on passait devant, c’était moins cher !

Je reviens au Fort du Nord car il faut que je vous raconte un peu ce que j’ai pu voir, le temps que Louisico profitait de la fraicheur du bar tout en se désaltérant. Moi, je flânais un peu partout dans le fort, librement, personne ne s’occupait de moi.
Un jour je me suis trouvé près du bureau de « MOBY DICK » et oui! L’adjudant avait une jambe en bois!
Dehors, attendaient quelques légionnaires qui avaient passés la ligne jaune à Arzew car ils devaient passer au rapport. Certains tremblaient de peur, pourtant, en principe, ils étaient sensé être des durs. Ils rentraient un par un dans le bureau et ressortaient la tête basse.
Je reconnais que Mr. BATY n’avait rien d’un comique. D’après le légionnaire qui m’a expliqué le pourquoi, avec lui on ne rigolait pas tous les jours !
Dans le Fort il y avait la prison pour les fortes têtes. Oui! J’ai eu le privilège d’entrer et de connaitre le Fort de l’intérieur, avec cette sensation, en étant dedans, d’avoir changé de siècle.

Pour moi ça reste un beau souvenir.

Je me souviens aussi, un après-midi, quand nous avions livré le camp FRANCHET d’ESPEREY.
Après avoir déchargé, Louisico visitait le mess, ça lui suffisait. Un quart d’heure pour décharger et une heure pour visiter le mess!
Moi, j’allais un peu partout, en vadrouille, dans le camp et quelle n’a pas été ma surprise lorsqu’en passant près des cuisines, un cuistot est venu vers moi avec un demi 700 et un steak comme je n’en ai plus jamais revu. Pourquoi?
Peut-être parce qu’à l’époque j’étais épais comme une arbalète et ce monsieur s’est dit que je devais faire disette comme Cosette. Le pire c’est que j’avais tout mangé. Je pense que la brise marine qui montait vers le camp aiguisait l’appétit!
Je précise que la cuisine du camp était faite par des cuistots pieds-noirs et je pense que ceci explique peut-être cela.

Voilà encore des souvenirs que j’ai voulu partager avec vous.
J’espère que ça vous aura distrait un peu car je l’ai vécu vraiment, et c’était à notre Arzew bien aimé, pas ce tas de ruine sur les photos.
Le reste c’est une immense cité HLM sans âme. Une fois détruit le kiosque, l’église et l’école, à cet Arzew là je préfère le mien, gravé dans ma mémoire, à jamais………….
C’est mon avis et cela n’engage que moi !

Amicalement. Pierrot.

Je me permets de faire un appel auprès de tous , pour des photos pouvant illustrer et accompagner ces textes.....Sur les camps par exemple....
Merci à tous.
Camille

 

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